Le HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique) a émis de nouvelles directives concernant les chenilles processionnaires du chêne et du pin qui peuvent être à l’origine de problèmes de santé.
Chenille processionnaire : que dit le HCSP ?
"La Direction générale de la santé a soumis à l’avis du HCSP un projet de décret et un projet d’arrêté sur la lutte contre les chenilles processionnaires du chêne et du pin", peut-on lire dans un récent communiqué de presse.
Le HCSP recommande d’abord pour le projet de décret de préciser la liste des publics concernés. Concernant le projet d’arrêté, il renouvelle ensuite sa recommandation formulée dans son avis du 21 septembre 2016 dont une circulaire d’application précise la mise en œuvre des mesures du dispositif de lutte.
Le HCSP souligne également que "c’est la prolifération de ces chenilles processionnaires qui est nuisible, et non les chenilles elles-mêmes". Il préconise aussi de mener des actions pour sensibiliser le grand public sur les risques liés aux chenilles processionnaires et les gestes à adopter en cas de présence de ces dernières.
Que provoque le contact humain avec une chenille processionnaire ?
Comme l'expliquent plusieurs Agences Régionales de Santé (Ile-de-France et Grand Est), les poils des chenilles processionnaires du chêne et du pin contiennent une toxine urticante et allergisante. Ces poils sont notamment dispersés lorsque les chenilles sont agressées : ils s’accrochent alors aux vêtements, à la peau, aux cheveux, et entraînent des problèmes de santé touchant :
- les yeux (conjonctivite) ;
- la peau (démangeaisons et rougeurs) ;
- les voies respiratoires (gêne voire asthme) ;
- la gorge (douleurs)
Que faire en cas de contact avec une chenille processionnaire ?
La plupart de ces symptômes disparaissent en quelques heures et ne nécessitent pas de consulter un médecin. Pour calmer les démangeaisons, la dermatologue Marie-Sylvie Doutre évoque néanmoins sur BFM TV la possibilité de prendre des antihistaminiques et d’appliquer des crèmes avec de la cortisone. "Pour les enfants qui touchent des chenilles et après se frottent les yeux, il peut être nécessaire de consulter un ophtalmologue afin de retirer les poils coincés dans cette zone", précise-t-elle également.
Chenilles processionnaires du chêne et du pin : quelles différences ?
Installées depuis quelques années en France, les chenilles processionnaires du chêne et du pin vivent en groupe dans des nids accrochés aux arbres. Ces chenilles appartiennent à deux espèces distinctes et ont des cycles biologiques différents. La chenille processionnaire du pin est urticante de décembre à avril, tandis que la chenille processionnaire du chêne est urticante de mai à juillet.
Elles n’ont pas non plus la même répartition géographique en France : la chenille processionnaire du pin est présente sur les trois-quarts sud de notre territoire et son front de migration remonte chaque année de quelques kilomètres, alors que la chenille processionnaire du chêne est quant à elle essentiellement retrouvée sur le quart nord-est par foyers restreints.