Pour réduire la douleur et les lésions d’endométriose, différents traitements peuvent être prescrits. Dans la liste, on retrouve une contraception provoquant l'arrêt des règles, des médicaments empêchant la production d’hormones gonadotropes (qui stimulent les ovaires), du paracétamol ou des anti-inflammatoires non-stéroïdiens. Cependant, il est également possible d’intégrer des remèdes naturels, notamment des huiles essentielles, dans le parcours d’accompagnement de cette maladie gynécologique inflammatoire et chronique. "En effet, en prévention ou en cas de crises, on mise sur des plantes anti-inflammatoires, analgésiques (qui suppriment ou atténuent la sensibilité à la douleur), antalgiques (qui calment la douleur) et calmantes, qui vont soulager, espacer les douleurs et traiter aussi d’autres déséquilibres", indique la naturopathe Émilie Kapps.
Endométriose : vers quelles huiles essentielles se tourner ?
La spécialiste conseille d’avoir recours à six composés aromatiques et volatils extraits de plantes pour atténuer les douleurs. Ces derniers sont :
- L’huile essentielle de basilic tropical. Il s’agit d’un puissant calmant et antalgique. Cette essence diminue les douleurs spasmodiques et lutte contre la fatigue.
- L’huile essentielle de camomille romaine. Calmante et anti-inflammatoire, elle aide à apaiser les douleurs pelviennes et améliore le sommeil.
- L’huile de menthe poivrée. Cette essence est antidouleur, analgésique et anesthésiante. Elle participe à la régulation ovarienne et hormonale. "Attention, elle doit être prise en fonction de son profil et de son type d’endométriose."
- L’huile essentielle de lavande vraie. Il s’agit d’un puissant calmant, anti-inflammatoire, antidouleur et anesthésiant local. En plus d’être efficace contre le stress, elle normalise et accélère l’apparition des menstruations.
- L’huile essentielle d’estragon. Cette essence, connue pour ses propriétés calmantes et anti-inflammatoires, soulage les dysménorrhées.
- L’huile essentielle d’ylang-ylang. Grâce à ses propriétés antalgiques, elle réduit les douleurs lancinantes et profondes.
"Il faut veiller à ne pas utiliser d’autres huiles essentielles dont on ne connaît pas les effets, car certaines possèdent des effets œstrogéniques", signale la naturopathe. Pour rappel, les lésions d’endométriose présentent les mêmes caractéristiques que la muqueuse utérine. Ainsi, elles sont sensibles aux œstrogènes, à savoir des hormones produites par les ovaires, prolifèrent et saignent à chaque cycle menstruel. D’après l’Inserm, chez certaines patientes, une importante innervation des lésions pourrait contribuer aux douleurs extrêmes parfois ressenties.
Comment les utiliser ?
"Avant de se servir de ces huiles essentielles en inhalation, en massage ou en ingestion, il faut les tester sur le pli du coude et attendre 48 heures pour voir s’il y a une réaction allergique ou non", précise Émilie Kapps.
Selon la spécialiste, l’huile essentielle de basilic tropical, dont l’usage est déconseillé durant une longue période, la grossesse et en cas de traitement anticoagulant, est à diluer dans de l’huile végétale de bourrache, qui "est efficace contre le syndrome prémenstruel et régule les hormones. Ce mélange peut être pris par voie orale sur un support neutre, par exemple du sucre." Quant à l’huile essentielle de camomille romaine, il est possible de l’appliquer directement sur la peau et "non sur les muqueuses sauf si elle est diluée". En cas de stress, les zones à cibler sont le plexus solaire et les poignets (deux gouttes).
En ce qui concerne l’huile de menthe poivrée, elle se met sous la langue, sur du sucre ou elle peut être utilisée pour masser le bas ventre. Cette dernière est contre-indiquée pour les femmes enceintes et les personnes âgées. En cas d'utilisation prolongée, elle peut irriter la peau. "L’huile essentielle de lavande vraie doit soit être diluée dans une huile végétale, comme celle d’amande douce, soit être appliquée directement sur la peau pour plus d’efficacité. Quant à l’huile d’estragon, il faut la diluer pour pouvoir l’appliquer sur la peau ou la prendre par voie orale sur un support neutre. En plus des autres voies, l’huile essentielle d’ylang-ylang peut être inhalée."
"Pour la synergie, on mélange 5 ml d’huile essentielle de basilic tropical et 5 ml d’huile essentielle de marjolaine dans 100 ml d’huile végétale de rose musquée. On applique ce mélange au niveau du bas ventre et on masse 2 à 4 fois par jour en cas de crise", explique la naturopathe.
Endométriose : une bonne hygiène de vie combinée à l’utilisation des huiles essentielles
"Afin de soulager les douleurs liées à l’endométriose, il faut, en plus de l’usage des huiles essentielles, avoir une bonne hygiène de vie. Quand les règles approchent, on adopte une alimentation légère, avec des légumes, des poissons et des viandes blanches grillées et des huiles riches en oméga-3. Ainsi, on réduit, voire on évite, les féculents, les sucres raffinés, le café, le thé, l’alcool, la charcuterie et les viandes rouges."
L’activité physique est aussi essentielle. Ainsi, Émilie Kapps recommande de faire de la marche, du vélo ou de la natation. "Ces sports favorisent la circulation sanguine, la régulation hormonale, la détente, l’élimination des toxines et créent un phénomène d’oxygénation !" En cas de crises, elle conseille de se servir de compresses chaudes ou de faire un bain chaud pendant 10 minutes, car "cela calme musculairement et nerveusement et booste l’immunité."