- Les traitements contre l'alopécie peuvent entraîner de nombreux effets secondaires.
- Des chercheurs japonais travaillent sur un nouveau médicament à base d'acide cinnamique, un composé de la cannelle.
- Il permettrait de stimuler la croissance des cellules des follicules pileux.
Perdre ses cheveux est loin d’être anodin. Cela peut avoir d’importantes conséquences psychologiques. Pour les réduire, des chercheurs travaillent sur des traitements contre la calvitie et l’alopécie, une maladie auto-immune qui déclenche des pertes de cheveux. Au Japon, une équipe a découvert que la cannelle pourrait devenir la base de nouveaux médicaments. Dans la revue spécialisée Scientific Reports, ils expliquent que l’acide cinnamique, un composé de la cannelle, a des effets bénéfiques sur la perte des cheveux.
L’ocytocine, la cible des futurs traitements contre l’alopécie
"Il existe actuellement des médicaments efficaces pour améliorer certains symptômes de l’alopécie, rappellent-ils en préambule. Cependant, ces médicaments ont souvent des effets secondaires et leur efficacité peut varier considérablement." Pour cette raison, cette équipe de l'Université nationale de Yokohama s’est intéressée à d’autres manières de prendre en charge la maladie. Dans un premier temps, ils ont analysé les effets de l’ocytocine, une hormone produite par l’organisme. Si elle est "prometteuse" pour favoriser la croissance des cheveux dans les follicules pileux humains, elle est trop grosse pour être absorbée par la peau et elle se décompose trop rapidement pour être utilisée, constatent-ils.
Alopécie : l’acide cinnamique peut "activer l’expression des récepteurs de l’ocytocine"
Cela les a menés vers l’acide cinnamique : cette petite molécule est capable "d’activer l’expression des récepteurs de l’ocytocine". Ils ont découvert que le traitement à l’acide cinnamique entraînait une augmentation de l’expression des récepteurs de l’ocytocine. Cela a permis une augmentation de la pénétration d’ocytocine dans l’organisme, ce qui a déclenché une augmentation de l’expression des gènes de croissance des cheveux dans les cellules de la papille dermique humaine, les cellules mésenchymateuses des follicules pileux.
De futurs essais sur des souris pour déterminer le dosage efficace d’acide cinnamique
Ils ont dressé ce constat après avoir cultivé des cellules de papilles dermiques à différentes concentrations d'acide cinnamique. "À des concentrations inférieures à 500 μg/mL, nous avons observé une augmentation dose-dépendante de l'expression du récepteur de l'ocytocine et des gènes associés à la croissance des cheveux", indique Tatsuto Kageyama, premier auteur de cet article scientifique et professeur adjoint à la Faculté d'ingénierie de Yokohama. Grâce à une culture de follicules pileux en laboratoire, ils ont testé l’efficacité de ce traitement. "Lorsque les follicoïdes ont été cultivés avec de l'acide cinnamique, une augmentation de 1,25 fois de la longueur des structures en forme de tige a été observée", notent-ils. Face à ces résultats encourageants, les scientifiques lancent de nouveaux travaux sur des souris afin de déterminer le dosage efficace, les éventuels effets secondaires et surtout pour évaluer le potentiel d’une application transdermique, soit à travers la peau. Concrètement, ils appliqueront des traitements topiques à base d’acide cinnamique à des souris ayant des pertes de poils.