7,3 % des 18-75 ans déclaraient vapoter en 2022, selon Santé Publique France. Mais, lorsqu’ils le font devant des enfants, est-ce dangereux pour leur santé ? Oui, répond une étude de l’Université américaine Emory dans laquelle les chercheurs montrent que les enfants de parents vapoteurs inhalent des substances nocives pour leur organisme.
Des produits chimiques dangereux dans la vapeur de cigarette électronique
"Beaucoup de fumeurs se sont mis à utiliser des cigarettes électroniques, en pensant que c'est plus sûr pour elles et pour les autres personnes à proximité, explique Jeannie Rodriguez, l’une des auteurs de l’étude. Mais les liquides utilisés dans une cigarette électronique contiennent des produits chimiques qui sont dangereux pour vous et pour ceux qui vous sont chers, auxquels ils sont exposés par les vapeurs que vous expirez."
Lors de leurs travaux, les chercheurs ont étudié les données (tests sanguins, de salive et d'haleine) d’enfants âgés de 4 à 12 ans exposés ou non à la vapoteuse. Ainsi, ils ont découvert que ceux dont les parents vapotent quotidiennement avaient des niveaux significativement plus élevés de métabolites liés aux produits chimiques présents dans les liquides des cigarettes électroniques, comparativement aux enfants dont les parents n’utilisent ni vapoteuse ni cigarette.
Les métabolites sont des petites molécules qui, dans le cas des enfants exposés, perturbent leur organisme. Les scientifiques ont observé :
- Une perturbation des niveaux de dopamine, une hormone impliquée dans de nombreuses fonctions telles que le plaisir, l’attention, le sommeil, etc.
- Un stress oxydatif, c’est-à-dire une agression des cellules par des radicaux libres, des molécules pouvant les endommager.
Les dangers méconnus du vapotage
Les chercheurs ont présenté leurs conclusions aux parents qui étaient très surpris des résultats. Plus de la moitié (11 sur 19) pensaient que le vapotage constituait un risque mineur pour la santé, voire était sans aucun risque.
Depuis l’arrivée de l’e‑cigarette sur le marché français, le nombre d’ex‑fumeurs quotidiens ayant arrêté de fumer depuis plus de six mois et qui pensent que vapoter les a aidés était estimé à environ 700.000 personnes en 2017, selon Santé Publique France.
Néanmoins, certains continuent la cigarette électronique pendant des années. Selon les scientifiques, l’addiction et le manque d’information quant à la nocivité de ce produit expliquent que de nombreux parents continuent à vapoter et à exposer leurs enfants à des substances dangereuses, sans en avoir nécessairement conscience.
Dans un communiqué publié en décembre dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indiquait qu’”une action urgente [était] nécessaire pour contrôler les cigarettes électroniques afin de protéger les enfants ainsi que les non-fumeurs et minimiser les risques pour la santé de la population”. L’instance de santé indiquait que le vapotage était un problème de santé publique aussi important que le tabagisme.