15 % des adultes de 18 à 65 ans présentent des troubles anxieux sévères sur une année donnée et 21% en présenteront au cours de leur vie, selon la Haute autorité de santé.
Le cœur et la santé mentale
Globalement, la fréquence de ces troubles anxieux sévères est deux fois plus élevée chez la femme que chez l’homme, et cela pourrait avoir des conséquences importantes sur leur santé cardiaque. En effet, d’après une étude présentée lors du congrès annuel de l'American College of Cardiology, souffrir de dépression ou d’anxiété pourrait accélérer le développement de facteurs de risque cardiovasculaire chez les jeunes femmes.
"Nous avons souvent l'impression que les jeunes femmes constituent un groupe avec peu de risques cardiovasculaires grâce aux effets protecteurs des œstrogènes, explique Giovanni Civieri, cardiologue et auteur de l’étude, dans un communiqué. Mais (...) nous devrions davantage dépister (...) les jeunes femmes qui souffrent de dépression ou d'anxiété, afin de réduire l'incidence des maladies cardiovasculaires.”
Lors de leurs travaux, les chercheurs ont analysé les dossiers de santé de plus de 71.000 personnes. Celles souffrant d’une maladie cardiaque ou ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression après le début de l’étude ont été exclues. Le suivi a duré 10 ans durant lesquelles 38 % des participants ont développé une hypertension artérielle, un taux de cholestérol élevé et/ou un diabète.
Deux fois plus de risque cardiovasculaire chez les femmes
Résultats : le risque cardiovasculaire était 55 % plus important chez les personnes ayant des antécédents d’anxiété ou de dépression avant la période d’étude. Mais, chez les femmes, ce pourcentage était encore plus important. En effet, elles étaient deux fois plus à risque de problèmes cardiovasculaires.
"Quand une jeune femme souffre de dépression ou d'anxiété, son risque [cardiovasculaire] est comparable à celui d'un jeune homme, indique Giovanni Civieri. (...) La dépression et l'anxiété augmentent un risque qui, sans cela, serait très faible."
Mais pourquoi un tel lien ? D’après les analyses de l’activité cérébrale de certaines participantes, celles souffrant d’anxiété ou de dépression avaient une plus grande activité neuronale liée au stress.
Des études doivent encore être menées pour mieux comprendre ce problème de santé majeur. En effet, selon la Fédération française de cardiologie (FFC), les maladies cardiovasculaires sont désormais la première cause de mortalité chez les femmes, en Europe : 18 % pour l'infarctus du myocarde et 14 % pour l'accident vasculaire cérébral (AVC). Et les jeunes sont de plus en plus touchées : d’après dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, entre 2009 et 2010, il y a eu une augmentation de 4,8 % du nombre de femmes jeunes - 45-54 ans - hospitalisées pour infarctus du myocarde.