119 cas de leptospirose ont été recensés sur l’île de La Réunion depuis le 1er janvier dernier. L’Agence régionale de santé souligne que ce nombre est particulièrement élevé par rapport aux deux dernières années. Face à l’épidémie, l’ARS appelle la population à prendre ses précautions.
Épidémie à La Réunion : qu’est-ce que la leptospirose ?
La leptospirose est une maladie causée par des bactéries de l’espèce Leptospira interrogans. Elles se développent dans les milieux chauds et humides, comme l’eau douce ou un sol boueux, et peuvent survivre plusieurs mois. "Ses principaux réservoirs sont les rongeurs, en particulier les rats, qui excrètent la bactérie dans les urines, et souillent ainsi leur milieu et occasionnellement les chiens, les animaux d’élevage (porcs)", explique le ministère de la santé.
L’humain peut être contaminé de différentes manières : par contact avec des animaux infectés, par morsure (d’un rat par exemple) ou en cas de contact avec un milieu infecté. "Dans la plupart des cas, la transmission est indirecte au cours d’activités de baignade en eau douce, de pêche, ou de canotage, pratique du kayak, rafting ou canyoning, précise le ministère. Les leptospires, présentes dans l’eau à la suite de déjections d’animaux contaminés, pénètrent dans l’organisme par des plaies, des érosions cutanées ou muqueuses, par la conjonctive, par inhalation de gouttelettes."
Contamination par la leptospirose : quels sont les risques ?
Selon l’Institut Pasteur, l’incubation peut prendre entre 4 et 14 jours. La maladie peut prendre plusieurs formes, mais souvent, ses premiers symptômes sont la fièvre, les maux de tête et les douleurs musculaires ou articulaires. "La leptospirose est une maladie grave : si elle n’est pas traitée à temps, elle peut mener à une hospitalisation voire un décès", alerte l’ARS de La Réunion.
Sur l’île, 70 % des personnes contaminées ont été hospitalisées et une personne est décédée. Quelques jours après les premiers symptômes, il peut y avoir une aggravation, et la maladie s’étend alors au foie, aux reins aux poumons et aux méninges. Le traitement repose sur la prise d’antibiotiques, qui vont soulager les symptômes et limiter le risque de complications.
Comment se protéger de la leptospirose ?
L’ARS de La Réunion précise que certaines activités sont particulièrement à risque : jardinage, travaux agricoles, élevage de volailles, loisirs en eau douce. Pour se protéger, il est recommandé de porter des équipements de protection (gants, bottes, etc), de mettre des chaussures fermées lorsqu’on marche dans des environnements humides ou boueux et de protéger ses plaies de tout contact avec l’eau.
En parallèle, il est nécessaire de lutter contre la prolifération des rats. "Ces mesures de prévention doivent être appliquées tout particulièrement après des périodes de fortes pluies car le risque de contact avec des milieux humides contaminés est alors plus important", prévient l’ARS. En France, un vaccin est disponible contre la leptospirose mais il est réservé aux professionnels exposés à un fort risque de contamination, comme les égoutiers ou les éboueurs.