La mort subite du nourrisson est la première cause de décès des bébés entre 28 jours et un an. Entre 250 et 350 enfants seraient concernés chaque année selon Santé Publique France. Une équipe de recherche de l’Université de Virginie, aux États-Unis, s’est intéressée aux causes de ces morts prématurées.
Mort subite du nourrisson : des mauvaises habitudes de sommeil en cause
Dans un communiqué, ils présentent la principale conclusion de leur recherche : "De multiples pratiques de sommeil dangereuses ont été en jeu dans plus des trois quarts des décès soudains et inattendus de nourrissons signalés dans 23 juridictions entre 2011 et 2020", révèlent-ils. Parmi ces pratiques dangereuses, ils citent notamment le partage du lit. "Sur les 7.595 décès de nourrissons examinés, près de 60 % des nourrissons partageaient une surface de sommeil, comme un lit, au moment de leur décès, développent les auteurs. Cette pratique est fortement déconseillée par les experts du sommeil, qui préviennent qu'un parent ou un autre partenaire de lit pourrait involontairement se retourner et étouffer le bébé." D’autres nourrissons se trouvaient dans des surfaces non-adaptées à leur âge comme une chaise ou un canapé adulte au lieu du berceau recommandé par les experts du sommeil.
La prévention, la clé pour réduire le risque de mort subite du nourrisson
Les chercheurs soulignent qu’il était rare que le partage du lit soit le seul facteur de risque présent lors du décès d’un enfant. "Les résultats soulignent la nécessité d’une meilleure éducation du public sur les pratiques de sommeil sécuritaire et que les prestataires de soins jouent un rôle plus actif dans l’enseignement de ces pratiques aux nouveaux parents", estiment les chercheurs.
Un constat partagé par Santé Publique France, pour qui "la prévention reste le meilleur levier pour réduire le nombre de décès". Elle rappelle notamment les recommandations de l’American Academy of Pediatrics : coucher les nourrissons en décubitus dorsal, c’est-à-dire allongés sur le dos, avec une turbulette à leur taille, sur un matelas ferme, dans un lit à barreaux sans coussin, drap, couette, oreiller, matelas surajouté, cale-bébé, tour de lit ni autres objets (doudous, peluches, etc) qui puissent recouvrir, étouffer ou confiner l’enfant.
Mort subite du nourrisson : un bébé ne doit pas dormir seul
Dans leur étude, les scientifiques notent aussi que de nombreux bébés dormaient seuls, ce qui est formellement déconseillé par les spécialistes. Santé Publique France rappelle qu’il faut "faire dormir l’enfant dans la chambre de ses parents au moins les 6 premiers mois voire la première année", mais dans son propre berceau. "Concernant les berceaux collés au lit, il n’existe pas d’étude permettant d’indiquer (ou de déconseiller) cette pratique, il est cependant indispensable de respecter les règles habituelles de couchage", prévient l’organisme.
D’après Santé Publique France, la France est l’un des pays européens où la prévalence de la mort subite du nourrisson est la plus élevée. "Malgré une diminution de plus de 75 % du nombre de décès suite aux campagnes nationales et aux conseils de prévention autour du couchage dans les années 1990, le nombre de décès stagne depuis les années 2000, constate l’organisme. On estime actuellement qu’encore 50 % des cas de mort inattendue du nourrisson seraient évitables en respectant les mesures de prévention recommandées notamment en termes d’environnement et de couchage."