Résultat d’un dysfonctionnement du système immunitaire, les maladies auto-immunes regroupent plus de 80 pathologies différentes, de la maladie inflammatoire de l’intestin à la sclérose en plaques, en passant par la polyarthrite rhumatoïde et le diabète de type 1. Affectant entre 5 et 10 % de la population mondiale, en particulier les femmes (80 %), elles se manifestent par une réaction inflammatoire et peuvent provoquer, si rien n’est fait, de graves dommages aux organes et aux tissus.
"L’élément clé pour une gestion réussie de ces maladies est de pouvoir les identifier à un stade précoce, puis de fournir un traitement ciblé." Or, ce dépistage des premières heures pourrait être effectué grâce à un simple test sanguin de routine, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Clinical and Experimental Medecine.
Mesurer l’inflammation du corps pour diagnostiquer les maladies auto-immunes
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’Université Flinders (Australie) et de l’Université de Sassari, en Sardaigne (Italie), se sont appuyés sur une méta-analyse d’une série d’articles de recherche sur l’utilisation potentielle de l’indice d’inflammation systémique (SII) pour poser le diagnostic des maladies auto-immunes.
Cet indice permet de mesurer les niveaux d’inflammation dans le corps d’un patient, mais de manière beaucoup plus fiable que les biomarqueurs sanguins de l’inflammation actuellement disponibles, qui ont une précision limitée pour diagnostiquer un certain nombre d’affections auto-immunes, d’où un retard dans leur traitement.
Un test sanguin spécifique aux cellules des pathologies auto-immunes
Le test sanguin évaluant le SII permet, lui, de "mesurer le nombre de types de cellules inflammatoires dans le sang qui sont spécifiques aux maladies auto-immunes, comme les neutrophiles, les lymphocytes et les monocytes". Il s’est notamment avéré "particulièrement précis dans le diagnostic d'autres affections caractérisées par un excès d'inflammation et un dérèglement de l’immunité", telles que le Covid-19.
"Notre étude confirme qu'il est très probable que le SII soit supérieur aux biomarqueurs actuels et puisse être couramment utilisé dans la pratique clinique pour diagnostiquer précocement et prendre en charge de manière optimale les patients atteints de maladies auto-immunes", concluent les auteurs.