- 30 % des Français mentent sur leur poids à leur entourage, selon un nouveau sondage.
- 85 % des personnes interrogées pensent que l’obésité devrait bien être considérée comme une maladie.
- 35 % des sondés pensent que les médecins ont tendance à porter un regard critique sur les personnes en surpoids ou obésité.
L’enquête "Le rapport des Français au poids" menée par Livi et l’Institut Opinéa, révèle que le poids reste un sujet tabou en France en 2024. Trois Français sur 10 ont reconnu avoir déjà menti au sujet de leur poids lors de ce sondage réalisé entre les 6 et 11 mars derniers.
Surpoids : un tiers des sondés ne sont pas à l’aise avec leur poids
Si près d’un tiers des 1.032 individus sondés ont déjà menti sur leur poids, cette tendance est surtout observée chez les jeunes et la gent féminine. En effet, 43 % des 18 et 40 ans et 39 % des femmes ont reconnu ne pas divulguer le bon chiffre. À titre de comparaison, seuls 21 % des hommes interrogés sur cette question admettent ne pas avoir dit la vérité. Les mensonges sont principalement à destination des amis (16 %) et de la famille (14 %).
Par ailleurs, 33 % des Français ont révélé ne pas être à l’aise avec leur poids. Les personnes en excès de poids selon la formule de l’IMC (43 % de cette population), celles souffrant d’obésité (73 % de cette population) et les femmes sont les plus affectées.
"En France, près de la moitié des adultes sont touchés par le surpoids, selon le calcul de l’IMC. L'obésité (qui n’est pas seulement définie par l’IMC) est passée de 8,5 % des adultes en 1997 à 17 % en 2020. Selon l’OMS, d’ici 2030, 30 % des Français pourraient être obèses. Le surpoids peut avoir de lourdes conséquences sur l’estime de soi, notamment en fonction des normes de beauté portées par les médias et encore plus depuis le développement des réseaux sociaux où l’image et le paraître sont des enjeux cruciaux", explique César Ancelle-Hansen, médecin généraliste et urgentiste, membre de la Direction Médicale chez Livi dans un communiqué.
Obésité : une maladie pour 85 % des Français
Si les Français ont des difficultés à parler de leurs kilos en trop, ils ont bien conscience qu’il s’agit d’un problème de santé. Un répondant sur deux considère qu’il est important de surveiller son poids en se pesant au moins 1 fois par semaine, tous profils confondus. Et la majorité d’entre eux (85 %) pensent que l’obésité devrait bien être considérée comme une maladie.
L’obésité, reconnue comme pathologie chronique par l’OMS depuis 1997, affecte en effet la santé. Elle est liée à une vingtaine de troubles lourds : diabète, hypertension, problèmes cardiaques et respiratoires, douleurs articulaires...
"Bien que largement identifiée comme maladie par la majeure partie de la population française, l’obésité n’est toujours pas reconnue comme une affection chronique officiellement en France et ne permet donc pas toujours une prise en charge sur le long terme : un véritable frein à l’accès aux soins des patients, notamment pour les plus défavorisés", déplore Dr Ancelle-Hansen.
Concernant le surpoids, le comportement est d’abord mis en cause par les Français : la mauvaise alimentation (77 %) et l’absence de pratique sportive / sédentarité (61 %) sont les premières explications du surpoids selon les interrogés. Les causes physiologiques et génétiques avec les variations hormonales (41 %) et l’hérédité (36 %) viennent après.
"En réalité, le surpoids et l’obésité résultent surtout du déséquilibre entre les calories consommées et celles dépensées. De nombreux autres facteurs peuvent contribuer à l’apparition et à la pérennisation d’une surcharge pondérale, comme une faible activité physique, le stress, les troubles du sommeil, la prise de toxiques ou de certains traitements médicaments mais aussi certaines maladies. Chez les femmes, la grossesse et la ménopause peuvent également engendrer une prise de poids", ajoute l’expert.
Problème de poids : une méfiance envers les généralistes
Pour résoudre leurs problèmes liés au poids, les Français pensent tout d’abord aux spécialistes de la nutrition, qu’ils s’agissent des nutritionnistes (66 %) ou diététiciens (49 %). Le généraliste n’est cité qu’en 3e position (30 %). D'où vient cette méfiance à l’égard des médecins traitants concernant le surpoids et l’obésité ? 35 % des interrogés pensent qu'ils ont tendance à porter un regard critique sur les patients qui souffrent de ces troubles. Cette méfiance est notamment présente chez les femmes (40 % d’entre elles) et les plus jeunes (43 % des 18-40 ans le pensent). Cette crainte de la stigmatisation se manifeste dans la relation patient-médecin : plus d’un Français sur cinq (21 %) déclarent avoir déjà éprouvé des difficultés à parler de son poids à son médecin.
De plus, l'étude révèle que le poids peut être synonyme de difficultés dans le quotidien. Si la santé arrive en première position parmi les difficultés citées (84 %), le regard des autres constitue l’autre grande problématique des patients (75 %). Un regard qui peut se montrer hostile : 89 % des répondants sont en accord avec le fait que le surpoids ou l’obésité représentent un risque accru d'injures ou de harcèlement.