- La caractéristique majeure de l’asthme est la bronchoconstriction, une contraction mécanique des muscles autour des bronches qui peut entraîner de graves difficultés respiratoires et une sécrétion excessive de la production de mucus dans les voies respiratoires.
- Mais surtout, cette bronchoconstriction entraîne la mort des cellules dites épithéliales, qui tapissent les voies respiratoires, ce qui favorise au passage l’inflammation.
- Des chercheurs ont découvert qu'il était possible chez la souris, grâce à un médicament candidat, d’inhiber le processus de destruction des cellules épithéliales, et ainsi réduire mécaniquement l’inflammation sur les bronches et les poumons. Ce qui pourrait mener à de nouveaux traitements préventifs.
Respiration sifflante, toux, essoufflement, poitrine serrée... L’asthme, qui touche quelque six millions de personnes en France, est un trouble respiratoire très courant dont, pourtant, "les causes ne sont toujours pas comprises". "Les médicaments actuels traitent les conséquences d'une crise d'asthme en ouvrant les voies respiratoires, en calmant l'inflammation et en brisant le mucus collant qui les obstrue. Ce qui aide à contrôler l'asthme, mais ne le prévient pas."
Mais des chercheurs du King’s College de Londres viennent de faire une découverte qui pourrait bien changer la donne sur le plan thérapeutique. L’idée, détaillée dans la revue Science : prévenir les conséquences d’une crise d’asthme plutôt que seulement traiter ses symptômes en aval.
L’asthme, une contraction des voies respiratoires qui favorise l’inflammation
Bien qu’elle soit considérée comme une maladie inflammatoire, la caractéristique majeure de l’asthme est la bronchoconstriction, une contraction mécanique des muscles autour des bronches qui peut entraîner de graves difficultés respiratoires et une sécrétion excessive de la production de mucus dans les voies respiratoires. Mais surtout, cette bronchoconstriction entraîne la mort des cellules dites épithéliales, qui tapissent les voies respiratoires, ce qui favorise au passage l’inflammation – un cercle vicieux.
En étudiant des modèles de souris et des échantillons de tissus pulmonaires humains, les chercheurs ont découvert que "la bronchoconstriction provoque un surpeuplement pathologique de cellules dans l'épithélium des voies respiratoires, déclenchant un processus appelé extrusion cellulaire qui entraîne des dommages aux tissus des voies respiratoires", peut-on lire dans un communiqué. Résultat, tant chez l’humain que la souris, les fonctions de la barrière épithéliale se dégradent, ce qui "ouvre la voie à d’autres attaques bronchoconstrictives et à l’inflammation".
Un traitement pour prévenir les dommages mécaniques de l’asthme
Or, les chercheurs ont constaté qu’il était possible chez la souris, grâce à un médicament candidat qu’ils ont mis au point, d’inhiber le processus de destruction des cellules épithéliales, et ainsi réduire mécaniquement l’inflammation sur les bronches et les poumons. "La prévention des dommages mécaniques causés par une crise d'asthme, plutôt que de traiter uniquement l’inflammation, pourrait ouvrir la voie à des traitements qui mettent fin à tout le cycle inflammatoire de l'asthme", concluent les auteurs, qui prévoient déjà de nouvelles recherches pour tester ce traitement prometteur.