L'exposition au tabagisme passif est liée à un risque accru de trouble grave du rythme cardiaque, selon une recherche présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC).
"Les dangers du tabagisme passif étaient significatifs, que les individus soient à la maison, à l'extérieur ou au travail, ce qui indique que l'exposition augmente universellement le risque de fibrillation auriculaire", a déclaré l'auteur de l'étude, le Dr Kyung-Yeon Lee, de l'hôpital universitaire national de Séoul. "Ces résultats devraient inciter les décideurs politiques à réduire davantage le tabagisme dans les lieux publics et à soutenir les programmes de sevrage tabagique", ajoute-t-il.
Tabagisme et fibrillation auriculaire : plus de 12 ans d'étude
Sa recherche a examiné l'association entre l'exposition au tabagisme passif et le risque à long terme de fibrillation auriculaire. L'étude a porté sur des adultes âgés de 40 à 69 ans qui avaient eu recours au Service national de santé britannique (NHS), quelle qu'en soit la raison, et qui étaient inscrits à la UK Biobank. Les personnes souffrant de fibrillation auriculaire au début de l’analyse ont été exclues de l'étude.
Au total, 400.493 adultes ont été inclus dans l'analyse. L'âge moyen des participants était de 56,5 ans et 55,2 % étaient des femmes. Un questionnaire à écran tactile a été utilisé pour demander aux participants le nombre d'heures pendant lesquelles ils avaient été exposés à la fumée d'autres personnes au cours d'une semaine type. Les participants ont été classés dans le "groupe exposé" s'ils avaient été en contact avec le tabagisme passif et dans le "groupe non exposé" s'ils n'avaient pas été en contact avec le tabagisme passif. Quelque 85.984 participants (21 %) avaient été exposés au tabagisme passif au cours de l'année précédent la collecte des données, avec une exposition moyenne de 2,2 heures par semaine. Au cours d'un suivi médian de 12,5 ans, une fibrillation auriculaire s'est développée chez 23.471 participants.
Les chercheurs ont analysé l'association entre l'exposition au tabagisme passif et la fibrillation auriculaire après ajustement des facteurs susceptibles d'affecter la relation, notamment l'âge, le sexe, l'origine ethnique, l'indice de masse corporelle, la consommation quotidienne d'alcool, l'activité physique, le diabète, l'hypertension artérielle, l'hyperlipidémie et le statut socio-économique.
Tabagisme passif : un risque accru de 6 % de fibrillation auriculaire
Le groupe exposé au tabagisme passif présentait un risque accru de 6 % de fibrillation auriculaire au cours du suivi par rapport au groupe non exposé, après ajustement pour les facteurs mentionnés précédemment.
Par ailleurs, chaque augmentation de la durée du tabagisme passif hebdomadaire a été liée à un risque encore plus élevé de fibrillation auriculaire. Par exemple, 7,8 heures de tabagisme passif par semaine étaient associées à une probabilité accrue de 11 % de trouble du rythme cardiaque par rapport à l'absence de tabagisme passif.
La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus répandu dans le monde. Les symptômes comprennent les palpitations, l'essoufflement, la fatigue et les troubles du sommeil. On estime qu'un Européen sur trois développera cette maladie au cours de sa vie. Les personnes souffrant de fibrillation auriculaire sont cinq fois plus susceptibles d'être victimes d'un accident vasculaire cérébral que les personnes en bonne santé.