- Les adolescentes sont plus enclines à ne pas adopter de bonnes habitudes sportives en raison "des opportunités réduites, un accès moindre et un manque de diversité sportive, des attentes parentales et culturelles divergentes et des stéréotypes."
- C’est le cas aussi des élèves ayant de bons résultats scolaires, des personnes ayant un faible sentiment d'efficacité personnelle, celles réticentes à faire de l'exercice et celles étant défavorisées sur le plan socio-économique.
- D’après les auteurs, les établissements scolaires devraient "mettre en place des programmes visant à encourager la pratique d’une activité physique."
"Il est bien connu que l'exercice physique régulier chez les jeunes améliore la condition physique, la santé physique, l'estime de soi, réduit la détresse psychologique et établit des modèles à long terme qui réduisent le risque de maladie à l'âge adulte. Cependant, il semble qu'il y ait une période critique dans l'adolescence, vers l'âge de 15 ans, pour que ces comportements se mettent en place", a indiqué Oliver Schubert, professeur à la faculté de médecine de l'université d'Adélaïde (Australie).
Dans une récente étude, le chercheur et son équipe ont voulu analyser les facteurs individuels et sociétaux qui influencent l’adoption des habitudes sportives à long terme pendant cette transition entre l'adolescence et le début de l'âge adulte. Pour cela, ils ont suivi 9.353 jeunes de l’âge de 15 à 25 ans. Les scientifiques ont modélisé des trajectoires longitudinales de sport et exploré l'association entre les trajectoires et les résultats en matière de santé, de santé mentale et de réussite scolaire. Deux types de comportements en matière d’exercice ont été retenus : une activité physique quotidienne et l’exercice au moins une fois par semaine. "Pour les deux modèles, à l'âge de 15 ans, l'appartenance à une trajectoire était prédite par le sexe, l'auto-efficacité, le temps passé à faire du sport, le temps passé à regarder la télévision, le statut socio-économique des parents et les connaissances scolaires."
Les adolescentes et les étudiants brillants n’adoptent pas de bonnes habitudes sportives
Selon les résultats, publiés dans la revue Plos One, à l'âge de 25 ans, les personnes pratiquant une activité physique quotidienne ont fait état d'une meilleure santé générale. Les participants faisant du sport une fois par semaine avaient aussi un meilleur état de santé général et des taux réduits de détresse psychologique, étaient plus heureuses dans la vie et plus optimistes pour l'avenir par rapport aux volontaires ne faisant pas de l’exercice hebdomadairement.
Les chercheurs ont constaté que les femmes, les personnes ayant un faible sentiment d'efficacité personnelle, celles réticentes à faire de l'exercice et celles défavorisées sur le plan socio-économique étaient les plus susceptibles de ne pas réussir à établir des habitudes d'exercice régulières pendant cette période de transition. "Le désavantage subi par les femmes est influencé par des opportunités réduites, un accès moindre et un manque de diversité sportive, mais aussi par des attentes parentales et culturelles divergentes, des stéréotypes et des modèles de rôle", a expliqué Julie Morgan, qui a dirigé les travaux. Dans la liste, on retrouve aussi les personnes ayant de bons résultats scolaires. "Le risque pour les élèves les plus performants était inattendu et souligne la nécessité de promouvoir un équilibre entre les études et les soins personnels", a précisé Scott Clark, co-auteur de l’étude.
École : la mise en place de "programmes visant à encourager la pratique d’une activité physique"
Face à ces résultats, l’équipe a affirmé qu’il est nécessaire de sensibiliser les jeunes à un stade précoce afin d'encourager les groupes qu'ils ont identifiés comme à risque, à développer des habitudes d'exercice à long terme. "Étant donné que les prédicteurs de ces habitudes sont identifiables à l'âge de 15 ans, l'école a un rôle clé à jouer, en particulier au cours des dernières années, lorsque les résultats scolaires deviennent plus importants pour les jeunes. De même, les universités et les établissements de formation professionnelle pourraient mettre en place des programmes visant à encourager la pratique d’une activité physique", a conclu Oliver Schubert.