Le nombre de cas d’infections invasives à méningocoque a explosé en hiver 2023 pour atteindre “des niveaux jamais observés auparavant”, selon le rapport de Santé publique France, publié le 9 avril 2024.
Infections invasives à méningocoque : une hausse des cas de 72 % en 2023
Les infections invasives à méningocoque (IIM), liées à des bactéries appelées méningocoques, provoquent des méningites ou des septicémies potentiellement mortelles. Si l’incidence a été faible pendant plusieurs années notamment à cause de l’épidémie de la Covid-19, la saison hivernale 2022-2023 a été marquée par un pic précoce et très élevé de cas, avec notamment 89 cas en décembre 2022 et 80 cas en janvier 2023.
Selon le bilan annuel, 560 cas d’infections invasives à méningocoque ont été déclarés en 2023. Cela représente une hausse de 72 % par rapport à 2022. Dans le détail, 44 % des infections étaient liées au sérogroupe B, 29 % au sérogroupe W et 24 % au sérogroupe Y.
"Les IIM W étaient associées à une létalité élevée (19 % avec 31 décès) par rapport aux autres sérogroupes (7 % pour les IIM B et 8 % pour les IIM Y)", précise le rapport.
Méningocoques : des évolutions différentes selon les types
Les professionnels de santé ont observé des évolutions contrastées selon les types d’infections à méningocoques. Si les IIM C sont devenues rares, les cas liés au sérogroupe B, Y ou W, ont enregistré des hausses importantes en 2023.
"Pour les sérogroupes B/W/Y, le nombre de cas d’infections invasives à méningocoque a augmenté fortement chez les adultes âgés de 25 ans et plus, alors que le rebond en 2022 avait initialement été observé chez les jeunes adultes de 15-24 ans. L’augmentation en 2023 était particulièrement marquée chez les personnes âgées de 60 ans et plus."
Pour les enfants de moins de 5 ans, les IIM B restaient majoritaires, représentant près 6 cas sur 10. Toutefois, une légère baisse était observée par rapport à 2022 (67 %). De leur côté, les IIM Y et W représentaient une part croissante de cas avec 41 % des cas chez les moins de 5 ans (vs 30 % en 2022).
"Cette recrudescence post-Covid-19 pourrait s’expliquer par la baisse de l’immunité dans la population moins exposée aux méningocoques pendant la pandémie, mais aussi par le retour des virus respiratoires (en particulier la grippe) pouvant favoriser les infections invasives bactériennes. Par ailleurs, l’évolution différente selon l’âge pourrait refléter une réintroduction des méningocoques ayant d’abord touché les jeunes adultes chez lesquels le portage est plus fréquent, suivie par une transmission vers les classes d’âge supérieures."