- En 2024, 272.500 personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson en France, avec environ 25.000 nouveaux cas chaque année.
- En moyenne, le diagnostic s’effectue à 58 ans, mais 17 % des malades ont moins de 50 ans. Des symptômes moteurs et non moteurs caractérisent la maladie. Ils sont liés à la perte des neurones dopaminergiques.
- Actuellement, de nombreux scientifiques tentent de trouver un moyen de réaliser un diagnostic précoce, notamment à travers une prise de sang. La recherche de traitements pour réduire les symptômes bat également son plein.
Après la maladie d’Alzheimer, c’est la pathologie neurodégénérative la plus fréquente : la maladie de Parkinson (MP). “On compte 272.500 malades en France, et 25.000 nouveaux cas se déclarent chaque année”, précise le ministère de la Santé qui ajoute qu’une personne sur 50 sera directement atteinte au cours de sa vie. À l’occasion de la journée mondiale consacrée à la sensibilisation du grand public à cette pathologie, la rédaction Pourquoi docteur a décidé de faire le tour des idées reçues et des dernières actualités sur le sujet.
Une maladie qui ne touche pas que les personnes âgées
Contrairement aux idées reçues, la maladie de Parkinson n’est pas une “maladie de personnes âgées”. En moyenne aujourd’hui, le diagnostic s’effectue à 58 ans, ce qui signifie que les patients ont, a priori, encore de nombreuses années de travail devant eux. “17% des malades ont moins de 50 ans”, ajoute le ministère. Par contre, il est vrai que la MP touche plus les hommes que les femmes, avec un indice de fréquence 1,5 fois plus élevé pour la gent masculine.
Des symptômes très variés selon les malades
Si le tremblement au repos est bien souvent le premier symptôme qui nous vient en tête lorsque l’on parle de la maladie de Parkinson, il faut noter qu’il n’est pas toujours présent, un tiers des malades ne tremblent pas. “Chaque personne atteinte de la maladie de Parkinson est unique, rappelle l’association France Parkinson. La nature, l’intensité et l’évolution des différents symptômes sont propres à chacun. On dit aujourd’hui qu’il existe non pas UNE, mais DES maladies de Parkinson.” À ce titre, de nombreux symptômes peuvent apparaître, que l’on classe en deux catégories : les symptômes moteurs et ceux non moteurs.
Parmi les symptômes moteurs, les plus fréquents sont la raideur (hypomimie) et la lenteur des mouvements (avec les tremblements, on parle de "syndrome parkinsonien"). Viennent ensuite les douleurs chroniques (qui concernent 80 % des malades), les troubles de la marche, de la déglutition et de la parole, ou encore la sialorrhée (difficultés à contrôler la salive), le freezing (blocage temporaire, généralement des jambes, ce qui empêche d’avancer), l’instabilité posturale, ou encore la dystonie (spasme ou crampe).
Les symptômes non moteurs sont également très nombreux et regroupent, entre autres, le stress, les troubles cognitifs, les troubles du sommeil, les hallucinations, la fatigue, l’apathie (diminution de la motivation), la constipation ou encore les troubles urinaires.
La MP est reconnue comme maladie professionnelle
On sait que la maladie est surtout liée à la perte des neurones dopaminergiques, mais les causes restent peu connues. Les dernières recherches montrent qu’elle n’est pas le résultat d’un unique facteur mais de plusieurs qui interagissent ensemble. Les trois plus grands facteurs de risque sont le vieillissement, la génétique, et les facteurs environnementaux, si bien que depuis 2012, et sous certaines conditions, la maladie de Parkinson peut être reconnue comme maladie professionnelle chez les agriculteurs usant de pesticides ! “Environ 1.800 nouveaux cas par an se sont déclarés chez les exploitants agricoles âgés de 55 ans et plus, ce qui correspond à une incidence de 13 % plus élevée que chez les personnes affiliées aux autres régimes d'assurance maladie”, détaille Santé publique France. L’agence nationale précise également que l’incidence est un peu plus élevée “parmi les personnes résidant dans les cantons les plus agricoles, y compris parmi les personnes qui ne travaillent pas dans l'agriculture, et notamment dans ceux où la proportion de terres agricoles allouées à la viticulture est la plus importante”.
Bientôt une prise de sang pour diagnostiquer la maladie de Parkinson ?
Certains signes avant-coureurs peuvent aider à identifier plus vite la maladie, comme la micrographie (le fait d’écrire petit et serré), la perte d’odorat ou encore le visage inexpressif. Néanmoins, le diagnostic est souvent posé lorsque de nombreux symptômes sont présents, ce qui signifie que 60 à 80 % des neurones dopaminergiques ont déjà disparu. Et une fois détruites, ces cellules nerveuses ne pourront pas être remplacées.
Réaliser un diagnostic le plus tôt possible pour ralentir la progression de la pathologie est donc une priorité… qui pourrait devenir une réalité ! En septembre 2023, des chercheurs de l’université de Lund en Suède, ont découvert un biomarqueur sanguin anormalement élevé bien avant l’apparition des premiers symptômes : le DOPA décarboxylase (DCC). À la même époque, une autre équipe de chercheurs, cette fois de l’université de Duke en Caroline du Nord, a mis au point un test sanguin capable de repérer les dommages à l’ADN dans les mitochondries (les mini centrales énergétiques situées à l’intérieur des cellules) des cellules sanguines. Ces dommages à l'ADN mitochondrial sont associés à un risque accru de maladie de Parkinson.
Un médicament contre le diabète pourrait ralentir les symptômes
“Aujourd’hui, les chercheurs tentent de développer des traitements qui permettent de freiner la perte des neurones dopaminergiques, mais aussi des médicaments qui limiteraient la diffusion de la maladie aux autres neurones cérébraux, explique l’Inserm. Pour être efficaces, ces traitements dits neuroprotecteurs devront être administrés le plus précocement possible dans l’histoire de la maladie.”
Récemment, une équipe française, dirigée par les Professeurs Olivier Rascol et Wassilios Meissner, a montré qu’un médicament déjà développé et commercialisé pour le traitement du diabète de type 2, permettait de ralentir la progression des symptômes moteurs : le lixisénatide, un agoniste du récepteur GLP-1.