En France, 600.000 personnes sont atteintes de schizophrénie. Pour rappel, cette maladie psychiatrique, qui débute généralement chez les adolescents ou les jeunes adultes, se caractérise par des symptômes très variables. Selon l’Inserm, les plus impressionnants sont les délires et les hallucinations, mais les plus invalidants sont l’isolement social et relationnel ainsi que les difficultés cognitives. Ces symptômes dits « dissociatifs » correspondent à une désorganisation globale de la pensée (par exemple un discours confus ou non pertinent) associée à des troubles de la mémoire, de l’attention ou du raisonnement, "ce qui peut être source d’un handicap majeur dans la vie quotidienne."
Une supplémentation de probiotiques et de 400 UI de vitamine D par jour durant 12 semaines
Récemment, des chercheurs de l’université des sciences de la protection sociale et de la réadaptation (Iran) ont révélé que la co-administration de probiotiques et de vitamine D était bénéfique pour la santé cognitive des patients schizophrènes. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont recruté 70 adultes atteints de schizophrénie. Les participants ont été répartis au hasard en deux groupes. Le premier groupe a dû prendre un placebo, tandis que le deuxième groupe s’est vu administrer une supplémentation de probiotiques et de 400 UI de vitamine D par jour pendant 12 semaines. La gravité de la pathologie et les fonctions cognitives ont été évaluées à l’aide de tests appelés "échelle du syndrome positif et négatif (PANSS)" et "évaluation cognitive de Montréal (MoCA) en 30 points".
Plus de patients schizophrènes présentaient une cognition normale après l’intervention
Selon les résultats, publiés dans la revue Neuropsychopharmacology Reports, le score MoCA a augmenté de 1,96 unités dans le groupe ayant pris des probiotiques et de la vitamine D par rapport au groupe placebo. En outre, le pourcentage de patients présentant des scores MoCA de 26 ou plus, c’est-à-dire indiquant une cognition normale, a augmenté de manière significative dans le groupe d'intervention. En ce qui concerne les scores PANSS, les différences entre les groupes n’étaient pas significatives, d’après les auteurs. "Les probiotiques pourraient constituer une nouvelle façon de traiter les troubles mentaux en régulant le microbiote intestinal", a déclaré Gita Sadighi, auteur principal des travaux.