- Dans l’étude, 4,8 % échantillons ont été testés positifs pour le pneumocoque, avec 22,3 % participants infectés à au moins un moment donné.
- Le taux de colonisation du pneumocoque était nettement plus élevé chez les adultes ayant eu des contacts avec des enfants âgés de 2 à 9 ans.
- Ainsi, les vaccins antipneumococciques conjugués permettent de "protéger directement les aînés exposés à des enfants qui peuvent encore être porteurs et transmettre certaines souches de pneumocoque".
"Des questions importantes demeurent quant aux sources de transmission du Streptococcus pneumoniae (pneumocoque) aux personnes âgées. Pourtant, ces informations sont essentielles pour comprendre les effets indirects potentiels de l’utilisation des vaccins antipneumococciques conjugués, qui réduisent la transmission et les formes graves, chez les enfants et les seniors", ont indiqué des scientifiques de l'École de santé publique de Yale à New Haven (États-Unis). C’est pourquoi ils ont mené une étude, parue sur le site MedRxiv, afin de caractériser la dynamique et les facteurs de risque d'acquisition de la bactérie responsable de la pneumonie chez les personnes âgées.
Dans le cadre des recherches, l’équipe a recruté des adultes de plus de 60 ans vivant dans le même logement. Au cours de l’automne/hiver 2020/2021 et 2021/2022, 183 personnes issues de 93 ménages ont été inscrites et suivies. Ensuite, les auteurs ont collecté des échantillons de salive et des données provenant de questionnaires sur les comportements sociaux et la santé des participants toutes les deux semaines ou sur une période de 10 semaines. "L'ADN extrait de la salive enrichie en culture a été testé par qPCR pour les gènes piaB et lytA du pneumocoque."
Plus de risque de souffrir d’une pneumonie après un contact récent avec des enfants âgés de 2 à 9 ans
Les résultats, qui seront présentés fin avril au Congrès européen de microbiologie clinique et de maladies infectieuses (ECCMID 2024) à Barcelone, ont révélé que, dans l’ensemble, 52 échantillons sur 1.088 ont été testés positifs pour le pneumocoque, avec 28 volontaires sur 183 infectés lors d’au moins une visite. Plusieurs personnes ont été testées positives pour le pneumocoque à plusieurs moments, dont deux participants qui ont été contaminés tout au long de la période d'échantillonnage de 10 semaines. Deux autres adultes ont été testés positifs à cinq des six visites, dont l'un a déclaré avoir été en contact quotidien avec des enfants âgés de 2 à 9 ans.
Selon les chercheurs, un contact récent, soit dans les deux semaines suivant l’inscription, avec des enfants âgés de moins de 10 ans était associé à trois fois plus de risque de contracter une infection à pneumocoques par rapport à l'absence de contact. De même, les personnes de plus de 60 ans en contact avec des enfants quotidiennement ou tous les quelques jours présentaient un risque d'acquisition six fois plus élevé que celles sans contact avec des enfants.
Pneumonie : la vaccination protège "les aînés exposés à des enfants qui peuvent encore être porteurs" des bactéries
Ainsi, l’équipe estime que le contact avec de jeunes enfants était le facteur le plus important qui influençait les taux d'acquisition de pneumocoques. "Cela laisse penser que le principal avantage de la vaccination contre le pneumocoque chez les adultes est de protéger directement les aînés exposés à des enfants qui peuvent encore être porteurs et transmettre certaines souches de pneumocoque de type vaccinal malgré le succès des programmes nationaux de vaccination des enfants", a conclu Anne Wyllie, qui a dirigé les travaux.