Et si la hausse des cas de cancers chez les moins de 50 ans depuis quelques années pouvait être due à un vieillissement prématuré de l’organisme ? C’est ce que suggère une nouvelle étude présentée lors de la réunion annuelle de l’American Association for Cancer Research, qui s’est tenue du 5 au 10 avril aux Etats-Unis.
Les jeunes générations peuvent vieillir plus rapidement que prévu
Les chercheurs en médecine de la Washington University, à Saint-Louis, sont partis de l’hypothèse que l‘augmentation de l’âge biologique – qui traduit un vieillissement accéléré – peut contribuer au développement de cancers précoces, c’est-à-dire diagnostiqués chez les adultes de moins de 55 ans. Pour rappel, l’âge biologique fait référence à l’état des fonctions physiologiques d’une personne, tandis que l’âge chronologique indique seulement depuis combien de temps elle est en vie. Ceux dont l'âge biologique est supérieur à leur nombre de bougies sont considérés comme ayant un vieillissement accéléré.
"L’âge biologique peut être influencé par des facteurs tels que l'alimentation, l'activité physique, la santé mentale et les facteurs de stress environnementaux, précisent les scientifiques dans un communiqué. Les preuves suggèrent que les jeunes générations peuvent vieillir plus rapidement que prévu, probablement à cause d'une exposition à divers facteurs de risque et à des agressions environnementales."
Reste que l'impact du vieillissement accéléré sur le développement précoce du cancer "demeure incertain". Pour en avoir le cœur net, les chercheurs ont examiné les biomarqueurs sanguins (glucose, créatinine, globules blancs...) de près de 150.000 Britanniques, afin de calculer l’âge biologique de chacun. Ils ont d’abord observé que les personnes nées après 1965 avaient une probabilité 17 % plus élevée de vieillissement accéléré que celles nées avant 1954.
Le vieillissement accéléré associé à un risque accru de cancers précoces
Au sujet de l’association entre hausse de l’âge biologique et risque de cancer précoce, l’équipe a ensuite constaté que "chaque augmentation de l'écart-type dans le vieillissement accéléré était associée à une hausse du risque de cancer précoce du poumon (+ 42 %), de l’utérus (+ 36 %) et gastro-intestinal (+ 22 %)". Si le vieillissement accéléré n'a pas eu d'impact significatif sur le risque de cancer du poumon à apparition tardive (diagnostiqué après 55 ans), il a toutefois été associé à un risque accru de respectivement 16 % et 23 % de cancers gastro-intestinaux et de l’utérus tardifs.
Conclusion, "les interventions visant à ralentir le vieillissement biologique pourraient être une nouvelle voie pour la prévention du cancer, et les efforts de dépistage adaptés aux jeunes présentant des signes de vieillissement accéléré pourraient aider à détecter les cancers à un stade précoce".
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