Généralement liées à la dénutrition, de plus en plus de preuves suggèrent que les carences en micronutriments peuvent coexister avec la suralimentation. Dans une nouvelle recherche, des scientifiques de l'université de Leeds (Angleterre) ont ainsi voulu examiner les associations entre le statut en fer, zinc et vitamine A et le statut pondéral (à la fois insuffisance pondérale et surpoids) chez les enfants et les adolescents.
Carence en fer : plus de risque chez les jeunes obèses ou en surpoids à cause d’une inflammation
Pour mener à bien leurs travaux, ils ont passé en revue 83 études observationnelles menées dans 44 pays et impliquant 190.443 personnes de moins de 25 ans. Dans les cohortes, l’équipe a retrouvé leurs taux sanguins, sériques ou plasmatiques de biomarqueurs de fer, de zinc ou vitamine A qui avaient été enregistrés en même temps que leur poids.
D’après les résultats, parus dans la revue BMJ Global Health, l’obésité et le surpoids augmentaient le risque de carence en fer. Les risques semblaient être plus élevés pour les jeunes obèses par rapport à ceux en surpoids. En revanche, les auteurs ont noté que les carences en zinc et en vitamine A n’ont été observées que chez les participants sous-alimentés. Ce constat les a conduits à conclure que la carence en fer chez les jeunes en surpoids est probablement due à une inflammation perturbant les mécanismes qui régulent l’absorption du fer.
"Une inflammation prolongée entraîne des maladies cardiaques, du diabète et une stéatose hépatique"
Dans leurs travaux, les chercheurs rappellent que la carence en fer chez les enfants a un effet négatif sur les fonctions cérébrales, notamment l’attention, la concentration et la mémoire, et peut augmenter le risque de pathologies, telles que l’autisme et le TDAH. "Ce déficit en fer est peut-être le canari dans la mine de charbon, mais le véritable problème est qu'une inflammation prolongée entraîne des maladies cardiaques, du diabète et une stéatose hépatique", a signalé Bernadette Moore, auteur de l’étude.
Selon l’équipe, il a été démontré que l’augmentation de l’activité physique et une meilleure alimentation réduisent l’inflammation et améliorent le statut en fer chez les jeunes. Désormais, elle espère ainsi que des recherches plus approfondies seront réalisées pour déterminer l’efficacité de ces interventions. "Notre recherche est extrêmement importante compte tenu de la forte prévalence de l'obésité chez les enfants. Nous espérons qu'elle mènera à une reconnaissance accrue du problème par les praticiens et à des améliorations dans la pratique et les soins cliniques."