- Des scientifiques coréens ont élaboré une chaussette équipée d'un capteur de ballistocardiogramme (BCG), qui détecte les mouvements du corps lorsque le cœur éjecte du sang.
- Dans l’étude, la fréquence cardiaque mesurée par la chaussette connectée et celle de l'électrocardiogramme étaient presque identiques.
- En outre, le dispositif a réussi à détecter que les adultes diabétiques exerçaient une pression plus élevée dans la zone métatarsienne du pied lors de la marche.
"Le diabète peut affecter la façon dont les gens marchent. Les patients ont tendance à exercer une pression sur la zone métatarsienne du pied, plutôt que sur le talon. Cette démarche favorise les ulcères, qui peuvent s'infecter et conduire à l'amputation", a déclaré Ki Hong Lee, chercheur au Chonnam National University Hospital de Gwangju (Corée du Sud).
La chaussette est équipée d'un capteur de ballistocardiogramme
Pour identifier cette mauvaise démarche liée au diabète et à une mauvaise circulation sanguine et ainsi éviter de graves problèmes de pied, il a développé avec son équipe une chaussette équipée d'un capteur de ballistocardiogramme (BCG). Le BCG détecte les mouvements du corps lorsque le cœur éjecte du sang et est utilisé pour mesurer la fréquence cardiaque et la pression exercée sur les pieds lors de la marche.
Afin de déterminer l’efficacité de leur dispositif, les scientifiques ont recruté 20 personnes diabétiques et 20 adultes en bonne santé dans le cadre d’une étude. Tous les participants ont porté la chaussette connectée pendant 40 secondes en position debout et 40 secondes en marchant afin de mesurer leur fréquence cardiaque et la répartition de leur pression sur le pied. En même temps, ils ont subi un électrocardiogramme (ECG) avec un petit patch fixé au poignet et une électrode collée sur la poitrine. "C’est l'outil de référence en cardiologie pour mesurer la fréquence cardiaque."
Le dispositif fait la distinction entre la démarche des adultes en bonne santé et des patients diabétiques
Les résultats, présentés lors du congrès de l'European Heart Rhythm Association (EHRA) 2024, ont montré que les mesures de la fréquence cardiaque par la chaussette connectée et l’électrocardiogramme étaient presque identiques. En ce qui concerne les mesures de la répartition de la pression sur le pied, le dispositif a bien détecté que les patients diabétiques exerçaient une pression plus élevée dans la zone métatarsienne du pied pendant la marche que les volontaires en bonne santé.
Les chercheurs ont aussi constaté que, par rapport aux patients ne présentant pas de lésions des vaisseaux sanguins, ceux présentant des lésions des vaisseaux sanguins exerçaient une pression significativement plus importante sur la zone métatarsienne du pied pendant la marche et une pression moins importante sur le talon.
"Dans l'ensemble, les données suggèrent que la chaussette électronique pourrait être un moyen facile et non invasif de repérer les personnes diabétiques qui pourraient bénéficier d'un entraînement à la marche pour prévenir les complications au niveau des pieds", a conclu Ki Hong Lee.