L'épidémie est-elle encore évitable ? Mayotte a enregistré son dixième cas confirmé de choléra depuis le 18 mars dernier, date du premier malade recensé. C’est ce qu’ont annoncé l’Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture du département ultramarin, lundi 15 avril, dans un bulletin d'information sur l'évolution de la maladie sur l'île, qui sera publié à échéance hebdomadaire "a minima".
Endiguer la propagation des cas de choléra
Les derniers nouveaux cas de choléra ont été "identifiés au centre de rétention administrative et pris en charge en conséquence". D’après Mayotte La 1ère, "toutes les personnes atteintes de la maladie venaient de l’archipel des Comores" voisin, où sévit une épidémie de choléra avec déjà 995 cas et 26 décès recensés depuis le début de l’année. Certaines d’entre elles, interpellées en mer par les autorités, sont "originaires du Congo" et étaient "certainement passées par les Comores", selon les propos de la police rapportés par l’AFP. De nombreux réfugiés, fuyant l’Afrique de l’Est notamment, transitent en effet par l’archipel, avant de rejoindre Mayotte pour demander l’asile.
Dans leur communiqué, l’ARS et la préfecture précisent que 441 personnes 'contact' des cas confirmés ont été vaccinées afin d’endiguer la propagation de la maladie, et que 60 personnes 'contact' proches ont été "traitées". Mayotte La 1ère rappelle toutefois que les stocks de vaccins contre le choléra sont aujourd'hui "limités", les autorités ne disposant "que de 1 800 doses".
Face à la recrudescence des cas sur l’archipel des Comores, l’ARS avait présenté en février un plan de riposte en cas d’introduction de la maladie à Mayotte. Les contrôles sanitaires aux frontières et les interventions médicales sur le terrain ont été renforcés, et un "circuit de prise en charge hospitalière" sécurisé a été mis en place.
Des millions de cas de choléra identifiés chaque année
Près de trois millions de cas de choléra sont recensés chaque année dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette maladie diarrhéique épidémique se transmet par l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par les selles d'une personne infectée. "En l’absence de traitement, dans ses manifestations les plus sévères, le choléra est l’une des maladies infectieuses les plus rapidement mortelles : la mort survient en un à trois jours, par collapsus cardio-vasculaire dans 25 à 50 % des cas", souligne l’Institut Pasteur.
Pour limiter les risques de transmission, l’ARS et la préfecture recommandent de se laver régulièrement les mains et de boire uniquement de l’eau potable. Et, en cas de symptômes, de s’isoler, d’appeler immédiatement le 15 et de s’hydrater.