- Les femmes ayant survécu à un cancer du sein – soit plus de huit patientes sur dix – courent plus de risque de développer une maladie cardiovasculaire. La faute, "probablement, aux effets cardiotoxiques du traitement anti-cancer, ainsi qu'aux facteurs de risque courants comme le vieillissement, le manque d'exercice et le tabagisme", selon une étude.
- Les patientes dont les habitudes alimentaires étaient les plus proches du régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) au moment de leur diagnostic de cancer du sein avaient moins de risques de souffrir de maladies cardiaques.
- Les chercheurs ont aussi remarqué que "la relation entre DASH et les maladies cardiovasculaires semblait être modifiée par le type de traitement de chimiothérapie que les femmes ont subi".
Les femmes ayant survécu à un cancer du sein – soit plus de huit patientes sur dix – courent davantage de risques de développer une maladie cardiovasculaire. La faute, "probablement, aux effets cardiotoxiques du traitement anti-cancer, ainsi qu'aux facteurs de risque courants pour le cancer du sein et les maladies cardiovasculaires, tels que le vieillissement, le manque d'exercice et le tabagisme".
Une nouvelle étude, publiée dans la revue JNCI Cancer Spectrum, révèle toutefois qu’il serait possible de déjouer les pronostics en suivant un régime alimentaire particulièrement sain.
Le régime DASH associé à moins de troubles cardiaques chez les survivantes du cancer du sein
Les chercheurs du Kaiser Permanente, un consortium de prestations médicales basé aux Etats-Unis, ont utilisé les données de l’étude Pathways, qui inclut une cohorte de 3.415 femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein invasif entre 2005 et 2013 et surveillées jusqu’en 2021, afin d’examiner le lien entre problèmes cardiovasculaires et nutrition. Ils ont basé leur "système de notation" sur le régime Dietary Approaches to Stop Hypertension (DASH), conçu pour limiter l'hypertension artérielle et protéger le cœur. Celui-ci met l’accent sur les fruits et légumes, les céréales complètes, les protéines maigres et les produits laitiers faibles en gras, excluant au maximum le sel, le sucre, les viandes rouges et transformées.
L’équipe de scientifiques a constaté que les patientes dont les habitudes alimentaires étaient les plus proches du régime DASH au moment de leur diagnostic avaient moins de risques de souffrir d'insuffisance cardiaque (-47 %), d'arythmie ou d'arrêt cardiaque inférieur (-23 %), de maladie cardiaque valvulaire inférieure (-21 %) ou encore de maladie thromboembolique veineuse (-25 %) que les femmes ayant une alimentation moins équilibrée. Les résultats montrent également qu’une consommation accrue de produits laitiers faibles en matières grasses réduit le risque de décès lié à une maladie cardiovasculaire.
Les femmes atteintes d’un cancer du sein sont plus à risque de maladies cardiovasculaires
Dans le détail, les chercheurs ont remarqué que "la relation entre DASH et les maladies cardiovasculaires semblait être modifiée par le type de traitement de chimiothérapie que les femmes ont subi", peut-on lire dans un communiqué. Par exemple, si les femmes traitées aux anthracyclines et ayant une alimentation similaire à DASH avaient un risque plus faible de maladie cardiovasculaire que celles qui ne suivaient pas un tel régime, cette association n’était plus apparente chez les femmes ayant reçu d’autres types de chimiothérapies.
Alors que, chez les femmes atteintes d’un cancer du sein, les maladies cardiovasculaires constituent "la première cause de décès non liée au cancer" lui-même, cette étude suggère que "nous devons commencer à parler aux survivantes du cancer des avantages potentiels du régime DASH pour la santé du cœur", concluent les auteurs.