- Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont un ensemble d'affections de l'appareil locomoteur qui se manifestent par des douleurs et une gêne fonctionnelle.
- Les femmes prenant la pilule ont moins de risque d’en développer après une blessure que celles ne prenant pas de contraception et que les hommes.
- Selon les auteurs, les hormones sexuelles synthétiques peuvent atténuer le risque de lésions musculo-tendineuses chez les patientes.
Articulations, tendons, muscles, ligaments, nerfs… Ce sont les parties du corps touchées par les troubles musculo-squelettiques (TMS). Cet ensemble d'affections de l'appareil locomoteur se manifeste par des douleurs et des gênes dans les mouvements qui, sans mesure de prévention, peuvent entraîner à terme une incapacité au travail et dans la vie quotidienne, selon le ministère de la Santé. En général, l’activité professionnelle joue fréquemment un rôle dans leur survenue, leur maintien ou leur aggravation. Cependant, les loisirs, comme le jardinage, le bricolage, la pratique sportive, peuvent également provoquer leur apparition. Autre cause possible : la sédentarité.
42.267 patients souffrant de lésions orthopédiques
Récemment, des chercheurs de l’UT Southwestern Medical Center (États-Unis) ont révélé que la prise de contraceptifs oraux pouvait diminuer ces affections de l'appareil locomoteur. Pour parvenir à cette conclusion, ces derniers ont réalisé une étude parue dans la revue Medicine & Science in Sports & Exercise. "La littérature actuelle suggère une disparité dans l'incidence des lésions musculo-tendineuses entre les hommes et les femmes. Cela peut être attribué à des différences biologiques inhérentes entre les sexes, telles que le milieu hormonal sexuel, mais on manque d'informations", ont-ils écrit. Ainsi, l’équipe a voulu caractériser l'effet du sexe et l'influence de l'utilisation de la pilule sur les lésions musculo-tendineuses.
À l'aide de la base de données nationale sur les soins de santé, les scientifiques ont exploré un ensemble d’informations sur les blessures orthopédiques. Ils ont comparé le pourcentage de troubles musculo-squelettiques impliquant les membres inférieurs avec le nombre total de blessures orthopédiques chez les hommes, chez les femmes auxquelles on avait prescrit des contraceptifs oraux au moins un an avant leur blessure et auxquelles on avait encore prescrit la pilule après leur blessure, et chez les femmes ne prenant pas de contraception. Au total, 42.267 personnes âgées de 18 à 39 ans, dont l'indice de masse corporelle était normal ou en surpoids, ont été incluses dans les travaux.
Troubles musculo-squelettiques : moins de cas chez les femmes prenant la pilule
Selon les résultats, 1.476 cas de troubles musculo-squelettiques ont été enregistrés dans le groupe des hommes, 1.078 chez les patientes n’utilisant pas de contraception et 231 chez les femmes prenant la pilule. Les auteurs ont noté des concentrations hormonales plus stables dues à la prise de contraceptifs oraux par rapport aux fluctuations hormonales sans pilule chez les femmes.
"Les données indiquent que le maintien de niveaux stables d'hormones endogènes par la pilule, ou l'exposition à des hormones synthétiques dans les contraceptifs oraux, peut conférer des avantages protecteurs contre les blessures musculo-tendineuses chez les femmes. Cette compréhension est prometteuse pour le développement de stratégies préventives ciblées et d'interventions visant à réduire le risque de blessure chez les femmes, au bénéfice des populations athlétiques et non athlétiques", a conclu Luis Rodriguez, auteur principal des recherches.