Les microplastiques semblent s'infiltrer partout dans notre organisme. Des médecins chinois en ont retrouvé dans des calculs biliaires de plusieurs patients. Autre élément inquiétant de leur étude : les tests qu’ils ont menés montrent que ces petites particules de matière plastique stimulent la formation des dépôts pierreux dans la vésicule biliaire.
Les chercheurs ont partagé leurs travaux dans la revue Journal of Hazardous Materials du 5 avril 2024.
Microplastique et calculs : les jeunes patients sont plus à risque
Dans leur article, les docteurs chinois révèlent avoir retrouvé du microplastique dans les calculs biliaires de 16 patients atteints de cholélithiase. De plus, les malades les plus jeunes - c’est-à-dire ceux de moins de 50 ans - affichaient les teneurs en polluants les plus élevées. "Ce qui indique que les patients les plus jeunes peuvent être plus touchés par la pollution par les microplastiques", note l’équipe.
Selon les analyses effectuées, cinq types de microplastiques ont été identifiés dans les calculs : Polystyrène (PS, le plus fréquent), Polyéthylène (PE), Polypropylène (PP), Polyéthylène téréphtalate (PET) et Éthylène-acétate de vinyle (EVA).
Les chercheurs ont aussi remarqué que ces substances semblent se lier plus facilement avec le cholestérol que la bilirubine (pigment de couleur jaune présent dans la bile), tous deux des composants possibles des calculs biliaires.
Microplastiques : une modification du microbiote intestinal identifiée
Pour tenter de comprendre le phénomène observé, les médecins ont réalisé une expérience avec des souris. Si tous les rongeurs étaient nourris avec un régime riche en cholestérol, certains avaient en prime dans leur eau des microplastiques plus ou moins gros, selon les groupes. Les animaux ayant eu cette boisson ont montré une cholélithiase plus sévère.
Par ailleurs, les rongeurs qui avaient absorbé les microplastiques plus petits avaient des calculs biliaires beaucoup plus lourds que ceux qui avaient bu le liquide contenant des particules de plastiques plus importantes. Pour les chercheurs, cela suggère que les microplastiques plus petits auraient plus de facilité à infiltrer les organes.
"Des modifications significatives du microbiote intestinal ont également été identifiées après l'ingestion de microplastiques chez la souris", notent les auteurs.
Les scientifiques concluent ensuite : "notre étude a révélé la présence de microplastiques dans les calculs biliaires humains, montrant leur potentiel à aggraver la cholélithiase en formant de grands hétéroagrégats cholestérol-microplastiques et en modifiant le microbiote intestinal".