La sclérose en plaques affecte environ 120.000 personnes en France, les femmes étant trois fois plus touchées que les hommes. Cette maladie auto-immune et neurodégénérative est la première cause de handicap sévère non traumatique chez les jeunes adultes, selon l’Inserm.
Qu’est-ce que la sclérose en plaques ?
“La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune : le système de défense censé protéger le patient d’agressions extérieures, se retourne contre ses propres cellules et les attaque pour des raisons encore mal connues”, détaille l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Plus précisément, les mécanismes auto-immuns attaquent la gaine de myéline qui entoure les axones (prolongements des cellules nerveuses permettant de transmettre l’influx nerveux aux cellules cibles) du système nerveux central. Cela entraîne des lésions que l’on appelle des plaques, d’où le nom de sclérose en plaques. “Le terme de sclérose est quant à lui historique et s’avère inadapté”, précise l’Inserm.
SEP : des symptômes variables en fonction des patients
Ces lésions du système nerveux central entraînent différents symptômes, très variables d’un individus à l’autre, il peut s’agir de :
-troubles moteurs liés à une faiblesse musculaire qui peuvent toucher les membres supérieurs et/ou inférieurs, réduisant alors les possibilités de marche ;
-troubles de la sensibilité caractérisés par un engourdissement, des fourmillements, des douleurs, etc ;
-des symptômes visuels : une baisse d’acuité visuelle ou une vision double ;
-des troubles de l’équilibre et de la coordination, des vertiges ;
-des troubles urinaires et sexuels
-des troubles cognitifs : des difficultés d’attention, de concentration, de mémoire, etc.
Les symptômes se modifient également au cours de la vie du patient. “Ils dépendent de la zone du cerveau ou de la moelle épinière touchée par les lésions.” Les poussées sont quant à elles l’expression clinique de l’activité inflammatoire de la maladie.
Poussée : de nouveaux symptômes qui durent plus de 24h en dehors d’une fièvre
En général, c’est après une première poussée et l’examen IRM que le diagnostic de la sclérose en plaques est posé. Et pour cause, dans 85 % des cas, la maladie débute sous la forme “rémittente”, c’est-à-dire la forme évoluant par poussées. “C’est l’apparition de nouveaux symptômes ou encore l’aggravation de symptômes déjà existants, pendant plus de 24 heures et en dehors d’une période de fièvre. Deux poussées distinctes doivent être séparées d’au moins 1 mois, explique la Fondation pour la recherche sur la sclérose en plaques (ARSEP). Le plus souvent, dans la sclérose en plaques, une poussée s’installe en quelques jours, voire quelques heures et dure environ 2 à 6 semaines.” Souvent, au début de la maladie, les symptômes régressent et on parle de “rémission” entre chaque poussée. Ce temps de répit pour le malade est très variable, et peut aller de quelques semaines à plusieurs années.
Il est parfois difficile de savoir s’il s’agit d’une poussée car certains autres signes peuvent également y faire penser, comme le “phénomène d’Uhthoff”, caractérisé par une vision floue et transitoire, déclenchée par l’exercice physique ou une augmentation de température. Ce phénomène s’explique par “l’interruption de l’influx nerveux dans des fibres partiellement démyélinisées, sous l’influence de la chaleur”, indique la Maison de la SEP. En dehors de l’activité physique, plusieurs situations peuvent le provoquer, comme : une température extérieure élevée, de la fièvre ou encore la période prémenstruelle chez les femmes.
Chaque poussée doit être identifiée par le médecin (traitant ou neurologue). En cas de symptômes trop intenses, une corticothérapie est proposée et consiste en général en une perfusion ou prise orale de corticoïdes pendant 3 à 5 jours.