Quelles sont les différences structurelles entre les cerveaux des personnes autistes et ceux des non-autistes ? Si l’origine des troubles du spectre de l’autisme (TSA) reste un mystère, ce qui rend le diagnostic difficile, une nouvelle étude publiée dans la revue PLOS ONE met en évidence une approche innovante pour trouver des réponses : l’utilisation de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) de diffusion.
Des structures cérébrales différentes chez les personnes autistes
L’IRM de diffusion permet de mesurer la diffusion moléculaire dans les tissus biologiques, autrement dit d’observer comment l’eau se déplace dans le cerveau et interagit avec les membranes cellulaires. Cette technique a aidé les chercheurs de l’Université de Virginie, aux Etats-Unis, à développer des modèles mathématiques de microstructures cérébrales qui ont permis d’identifier les différences structurelles dans le cerveau des personnes autistes. Des différences qui étaient "directement liées aux scores des participants sur le questionnaire de communication sociale, un outil clinique pour diagnostiquer l'autisme", peut-on lire dans un communiqué.
C’est, selon les chercheurs, une histoire de "conductivité électrochimique des neurones" et de "leur capacité à transporter l’information à travers le cerveau". "Ce que nous voyons, c'est qu'il y a, dans le cerveau des personnes autistes, une différence dans le diamètre des composants microstructuraux qui peut les amener à conduire l'électricité plus lentement, explique le neuroscientifique Benjamin Newman, auteur principal de l’étude. C’est la structure même qui détermine comment le cerveau fonctionne."
Mieux diagnostiquer l’autisme mais aussi d’autres troubles neurologiques
"Il ne s'agit pas de demander s'il y a une différence particulière d'activation fonctionnelle cognitive, mais de demander comment le cerveau conduit réellement l'information à travers ces réseaux dynamiques, ajoute le professeur John Darrell Van Horn, qui a participé aux travaux. Et je pense que nous avons réussi à montrer qu'il y a quelque chose de particulièrement différent chez les personnes diagnostiquées du spectre autistique par rapport aux sujets qui se développent autrement."
Alors que le diagnostic de l’autisme se fait généralement en observant les comportements inhabituels de la personne, le problème est que cette méthode est, selon qui observe, "quelque peu subjective". Or la nouvelle technique offre "une plus grande fidélité en termes de mesures physiologiques" et "un éclairage intéressant sur les origines des TSA". Cette étude pourrait, selon les chercheurs, avoir des implications pour le diagnostic et le traitement de l’autisme, mais également d'autres troubles neurologiques comme les maladies de Parkinson et d'Alzheimer.