Le syndrome de l’intestin irritable (SII), qui touche environ 5 % de la population française, est un trouble du fonctionnement de l’appareil digestif qui provoque douleurs abdominales, spasmes, brûlures, diarrhées et constipation, mais également des maux de tête ou encore une fatigue chronique.
Si certains médicaments peuvent soulager les symptômes, le fait d’opérer quelques changements dans son alimentation s’avère encore plus efficace, selon une étude publiée dans la revue The Lancet Gastroenterology & Hepatology.
Syndrome de l’intestin irritable : traitements diététiques ou médicamenteux ?
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’Université de Göteborg, en Suède, ont comparé trois types de traitements – deux "diététiques" fondés sur la nutrition et un basé sur la prise de médicaments – sur une cohorte d’environ 300 patients adultes atteints de symptômes sévères ou modérés du SII, ou "colopathie fonctionnelle", durant une période de quatre semaines.
Un premier groupe devait suivre un régime alimentaire privilégiant un faible apport en glucides connus sous le nom de FODMAP, comme les produits à base de lactose, les légumineuses, les oignons et les céréales, qui fermentent dans le côlon et peuvent causer des douleurs en cas de SII. Un deuxième groupe a reçu "un traitement diététique faible en glucides et proportionnellement riche en protéines et en graisses", peut-on lire dans un communiqué. Les patients du troisième groupe ont, de leur côté, été traités avec "le meilleur médicament possible" en fonction de leurs symptômes du SII les plus gênants.
Intestin irritable : certains régimes alimentaires réduisent les symptômes
Résultat, après un mois de suivi, "tous les groupes ont signalé une qualité de vie nettement meilleure, moins de symptômes physiques et moins de symptômes d'anxiété et de dépression". Mais certains plus que d’autres. Ainsi, il est apparu que, parmi les patients qui avaient suivi des conseils alimentaires traditionnels sur le SII et un régime faible en FODMAP, 76 % avaient des symptômes "considérablement réduits". Même ordre de grandeur pour le groupe à l’alimentation riche en protéines et graisses et faible en glucides, avec 71 % d’amélioration. La proportion tombe toutefois à 58 % pour les patients qui avaient reçu le traitement médicamenteux.
Bonne nouvelle, les avantages des changements alimentaires demeuraient avec le temps. Au bout de six mois, c’est-à-dire lorsque tous les participants à l’étude avaient plus ou moins repris leurs habitudes alimentaires antérieures, la majorité d’entre eux bénéficiaient encore d’une amélioration clinique de leurs symptômes : 68 % des patients ayant suivi le régime à faible teneur en FODMAP, et 60 % de ceux ayant consommé très peu de glucides. "Avec cette étude, nous montrons que le régime alimentaire joue un rôle central dans le traitement du SII", conclut la diététicienne Sanna Nybacka, autrice principale des travaux.