A 13 ans, 6 jeunes filles sur 10, comparativement à 4 garçons sur 10 se préoccuperaient déjà de leur poids. C’est ce que révèle une étude publiée dans le Journal of adolescent health. Pour mener à bien leur enquête, cette équipe de chercheurs s’est basée sur les données issues d’une précédente analyse sur plus de 7000 enfants réalisée dans les années 90.
1 fille sur 2 de 13 ans évite les aliments gras
Au final, cette nouvelle étude financée par l’Institut national de recherche en santé britannique (NIHR) s’est donc intéressée aux troubles alimentaires uniquement chez des adolescents entre 13 et 15 ans. Résultat, une fille sur trois (34%) et un garçon sur cinq (21%) dans cette tranche d’âge déclaraient au moment de l’enquête être inquiets ou même en détresse concernant leur poids ou leur corpulence.
Et cette crainte vis-à-vis des kilos superflus semble même aller plus loin. 53% des jeunes filles de 13/15 ans déclarent dans cette étude fuir les aliments gras (41% chez les garçons). Plus inquiétant encore, un quart des jeunes filles et 14,5% des garçons avouent avoir déjà limité leur consommation alimentaire en jeûnant, en sautant quelques repas, en jetant discrètement la nourriture ou encore en faisant de l’exercice dans le but d’éliminer quelques kilos.
Des stratégies de contrôle du poids dangereuses dès 13 ans
Même si dans cette tranche d’âge l’utilisation de laxatifs ou autres médicaments est rare (0,23% des filles et 0,16% des garçons), les auteurs de cette étude relèvent tout de même certains comportements à risque de maîtrise du poids. Ils notent, par exemple, que les filles ou les garçons qui étaient les plus inquiets vis-à-vis de leur corpulence à 13 ans avaient un risque augmenté de 40% d’être en surpoids à 15 ans et de 90% d’être obèses.
En revanche, alors que les filles semblent plus fréquemment inquiètes de leur corpulence, les troubles alimentaires comme la boulimie notamment affecte les deux sexes de la même façon, touchant environ 5% des ados de 13 ans. « Nous avons découvert que les troubles de l'alimentation sont plus fréquents qu’on ne le pensait même très tôt dans l'adolescence, et pas seulement chez les filles mais aussi chez les garçons, explique Dr Nadia Micali, principal auteur de cette étude. Plus important encore, nous avons constaté un lien entre certains comportements alimentaires à risque et un surpoids ou une obésité deux ans plus tard (ndlr, à 15 ans). »
Même si les auteurs de cette étude concèdent qu’il est difficile d’identifier les jeunes filles ou les garçons qui ont des comportement alimentaires pathologiques, ce qui est essentiel selon eux, c’est de mettre en place une réelle politique de prévention des troubles de l’alimentation le plus tôt possible.