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Biologie

Toux : des cellules réagissent à l’eau présente dans les poumons en cas de fausse route

Par Diane Cacciarella

Lorsque vous avez de l’eau dans les poumons ou des remontées acides liées au reflux gastrique, ce sont les cellules neuroendocrines qui alertent le cerveau, ce qui déclenche la toux.

Popartic/iStock
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Les cellules neuroendocrines (NE) sont présentes dans tout le corps et produisent des hormones, en réponse notamment à des signaux du système nerveux.
Les chercheurs ont étudié leur rôle dans les poumons, le larynx et la trachée.
Ils ont ainsi découvert que les cellules NE des voies respiratoires alertaient le cerveau en cas d’eau dans les poumons ou de remontées acides liées au reflux gastrique, ce qui provoque la toux.

Neuroendocrines ou NE, c’est le nom de cellules présentes dans nos poumons, qui nous protègent lorsque nous avalons de travers. En effet, selon une étude publiée dans la revue Science, ces cellules NE signalent au cerveau que de l’eau arrive aux poumons, ce qui déclenche la toux. Elles donnent aussi l’alerte quand il y a des remontées acides liées au reflux gastrique qui atteignent la gorge, ce qui provoque la même réaction. "Cette étude nous donne de nombreuses informations non seulement sur la façon dont notre corps protège nos voies respiratoires (...), mais aussi, plus largement, sur la manière dont les organes internes agissent comme des gardiens du monde extérieur", explique David Julius, principal auteur de cette étude, dans un communiqué

Cerveau : les cellules neuroendocrines transmettent des signaux aux neurones sensoriels

Pour rappel, les cellules neuroendocrines (NE) sont présentes dans tout le corps. Elles produisent et libèrent des hormones, en réponse notamment à des signaux du système nerveux. "Nous connaissions la fonction de ces cellules dans les poumons, mais pas dans les voies respiratoires supérieures, indique Laura Seeholzer, autre auteure. La seule raison pour laquelle nous savions qu'elles existaient dans le larynx, c’est que certaines personnes contractent des tumeurs neuroendocrines très rares dans le larynx."

Lors de leurs travaux, les chercheurs ont isolé les cellules NE des poumons, du larynx et de la trachée pour mieux les étudier. Ainsi, ils ont découvert que les cellules NE des voies respiratoires pouvaient émettre des signaux en réponse à l’eau et à l’acide. Pour mieux comprendre ce phénomène, les scientifiques ont travaillé sur des souris. Certaines avaient des cellules NE et d’autres en étaient dépourvues. Ainsi, il a été observé que ces cellules NE pouvaient, elles aussi, transmettre des signaux aux neurones sensoriels du cerveau : quand les rongeurs avalaient de l’eau, les cellules NE s’activaient et les animaux toussaient. En revanche, chez les souris qui n’avaient pas de cellules NE, il n’y avait pas de réaction si elles avaient de l’eau dans les voies respiratoires. 

D’après les chercheurs, les cellules NE des voies respiratoires seraient semblables aux papilles gustatives ou aux poils des oreilles, ce qui signifie qu’elles sont connectées à des nerfs qui envoient des informations sensorielles au cerveau.

Les cellules neuroendocrines comme traitement ? 

"Si vous avez déjà aspiré de l'eau ou eu une remontée acide liée au reflux gastrique, vous savez que c’est très douloureux : vous toussez immédiatement, vous avez des haut-le-cœur et essayez de nettoyer vos voies respiratoires, souligne Laura Seeholzer. Maintenant, nous comprenons mieux la façon dont le corps déclenche cela."

Et ces cellules NE sont précieuses. En effet, en vieillissant, ce réflexe diminue chez les personnes âgées ou malades. Les chercheurs estiment que leur découverte pourrait permettre de mieux comprendre ce phénomène. "Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre comment les cellules NE évoluent potentiellement avec la maladie, le tabagisme ou le vieillissement" conclut Laura Seeholzer. À terme, ces cellules NE pourraient être utilisées pour augmenter la sensibilité chez les personnes âgées et malades ou pour traiter la toux chronique associée à des remontées acides.