Ce n’est pas pour rien qu’on surnomme le benjamin de la famille le « bébé ». Une étude, menée par l’université de technologie de Swinburne (Australie) explique pourquoi le petit dernier ne dépasse jamais ce statut. Les résultats sont parus ce 16 décembre dans la revue Current Biology.
Plus de 740 mères ont répondu à un questionnaire en ligne. Lorsque le dernier enfant d'une famille naît, 70% des parents le voient plu petit qu'il n'est. En revanche, ils perçoivent l'aîné à sa juste taille. « Quand le bébé naît, le "charme" est rompu et les parents voient le plus âgé tel qu’il est », analyse Jordy Kaufman, principal chercheur.
Le « bébé » le sera toujours
Preuve que les mamans estiment correctement les tailles : elles savent jauger la taille des autres enfants et d’objets de la vie courante. Le problème se concentre sur le plus jeune de la fratrie, ou sur l’enfant unique. 70 mères ont dû estimer sur un mur blanc la taille de leur dernier né. En moyenne, elles l’ont sous-estimée de 7,5 cm. Certaines ont dépassé les 10 cm d’écart entre l’estimation et la taille réelle. « Notre recherche explique potentiellement pourquoi le "bébé de la famille’" ne se débarrasse jamais de cette image. Pour les parents, le bébé de la famille sera toujours le "bébé"», explique le Dr Jordy Kaufman.
Voilà qui rappelle à quel point notre perception est influencée par nos émotions. Les chercheurs le justifient par un besoin de protéger le dernier né. En exagérant la petite taille du benjamin, les parents lui prodiguent plus d’attention. Un « tour » joué par la nature pour s’assurer que le plus petit sera protégé tant qu’il en a besoin, selon le journal. Cette découverte devrait permettre de mieux comprendre l’importance de l’ordre de naissance dans le développement d’un enfant.