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Épidémie

H5N1 : les vaches contaminées produisent du lait très concentré en virus

Par Mégane Fleury

Aux États-Unis, le virus de la grippe aviaire, H5N1, a été découvert à de forts niveaux de concentration dans le lait de vaches contaminées.  

ahavelaar/istock
Le virus de la grippe aviaire a été retrouvé à des niveaux de concentration élevés dans le lait de vaches contaminées.
L'OMS recommande de consommer du lait et des produits laitiers pasteurisés.
Un seul cas humain a été enregistré aux États-Unis : il s'agissait d'un ouvrier agricole, probablement contaminé par les machines de traite.

Il faut boire du lait pasteurisé si vous vivez aux États-Unis. C’est la recommandation du Dr Wenqing Zhang, responsable du programme mondial de lutte contre la grippe au sein de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Vendredi 19 avril, lors d’une conférence de presse, ce spécialiste a annoncé que le virus de la grippe aviaire avait été retrouvé à de forts niveaux de concentration dans le lait de vaches contaminées. Si pour l’heure, les chercheurs ne savent pas combien de temps le virus peut survivre dans le lait cru, l'OMS recommande à la population de consommer du lait et des produits laitiers pasteurisés.

Grippe aviaire : un ouvrier agricole contaminé aux États-Unis

"Aujourd'hui, plusieurs troupeaux de vaches sont touchés dans un nombre croissant d'États des États-Unis, ce qui montre une nouvelle étape de propagation du virus vers les mammifères", constate le Dr Zhang. Depuis mars 2024, des infections ont été signalées dans 29 troupeaux, dans huit États différents. Ainsi, les ouvriers agricoles et toute personne travaillant sur ces exploitations sont exposées à un risque de contamination. 

Le 1er avril, les États-Unis ont notifié à l’OMS un cas humain de H5N1 confirmé en laboratoire au Texas. "Cette personne travaillait dans une ferme de bovins laitiers, où elle a été exposée à des vaches présumées infectées par le virus", indique le communiqué. Il s'agit du premier humain infecté par la grippe aviaire via une vache. "Jusqu'à présent, les virus H5N1 identifiés chez la vache et le cas humain sont restés des virus aviaires et n'ont montré aucune adaptation accrue aux mammifères", annonce l’OMS. L’organisation rappelle aussi que les infections humaines par le virus de la grippe aviaire sont rares. "Depuis 2003, près de 900 cas humains d'infection par le virus H5N1 ont été signalés, précise-t-elle. Les infections chez l’homme variaient de légères, voire asymptomatiques, à graves." Dans le cas de l’ouvrier agricole américain, la contamination a engendré de "légers symptômes de conjonctivite". 

Grippe aviaire chez les vaches : doit-on s’inquiéter d’une propagation du virus ?

Dans des réponses aux questions lors de sa conférence de presse, le Dr Wenqing Zhang a précisé que cet homme avait probablement été contaminé par les appareils de traite. Il prévient toutefois que l'OMS ne peut pas prédire si une propagation du virus à d’autres vaches dans d’autres pays est possible. "Cependant, le virus a traversé plusieurs continents via les oiseaux, alerte-t-elle. La vigilance est nécessaire, y compris la surveillance des humains et des animaux." Si le virus est apparu pour la première fois au milieu des années 1990, il frappe de plus en plus de volatiles depuis 2020. "Outre les oiseaux, un nombre croissant de mammifères ont été touchés, comme les visons, les phoques, les otaries et les renards", explique l’OMS. Elle appelle les ouvriers agricoles et les autres personnes en contact étroit avec des vaches à prendre des précautions au cas où les animaux seraient infectés. En parallèle, elle demande aux autorités nationales de rester vigilantes. Toute infection humaine doit être signalée rapidement et les mesures de biosécurité doivent être renforcées dans les élevages.