L'Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) vient de juger ce mardi que deux insecticides de la famille des néonicotinoïdes, l'acétamipride et l'imidaclopride, pouvaient être neurotoxiques pour l'homme. L’EFSA recommande donc une réduction des seuils actuels 'exposition.
Le développement des neurones affecté
D’après le bureau de presse de l’EFSA, c'est la 1ère fois que l’Agence établit un lien entre la famille des néonicotinoïdes et un risque sur «le développement du système nerveux humain. Alors que trois insecticides de cette famille ont déjà été interdits dans l'UE en raison des risques pour les abeilles, ici le verdict de l'EFSA ne porte que sur deux insecticides précis, dont l'examen lui avait été demandé par la Commission européenne.
« Le groupe PPR (1) a constaté que l'acétamipride et l'imidaclopride peuvent affecter de façon défavorable le développement des neurones et des structures cérébrales associées à des fonctions telles que l'apprentissage et la mémoire », précise le communique de l’EFSA. L’autorité européenne reconnaît toutefois que les éléments scientifiques disponibles sont pour le moment limités et recommande que des recherches additionnelles soient menées. Cependant, ces experts ont déclaré que les préoccupations pour la santé suscitées par l'examen des données existantes étaient légitimes.
Les niveaux actuels d’exposition à abaisser
Le groupe PPR propose par conséquent que certains niveaux recommandés d'exposition acceptable à ces deux néonicotinoïdes soient abaissés dans l’attente des recherches complémentaires. Pour l'acétamipride par exemple, la valeur actuelle de la dose journalière acceptable de 0,07 mg/kg pc/jour devraient être abaissées à 0,025 mg/kg pc/jour.
L’EFSA demande également que « des critères soient définis au niveau de l'UE pour rendre obligatoire dans le processus d'autorisation des pesticides la soumission d'études » sur leur potentiel neurotoxique. Cela pourrait inclure l'élaboration d'une stratégie expérimentale reposant sur une approche par étape : réalisation d’essais de laboratoire sur des cellules (essais in vitro) dans un premier temps, suivis par des tests sur l’animal (in vivo). Pour finir, le groupe scientifique PPR conseille que toutes les substances néonicotinoïdes soient évaluées dans le cadre de cette stratégie d'essai.
(1) Le groupe scientifique de l'EFSA sur les produits phytopharmaceutiques et leurs résidus