Au fil des mois de grossesse, le fœtus passe par différentes étapes de développement, afin de pouvoir vivre en dehors de l’utérus. À partir de dix semaines, il est possible de distinguer ses yeux, son nez et sa bouche. Une recherche de l’University College de Londres (UCL) a récemment révélé que les changements de pression dans l’utérus pourraient avoir un impact sur la croissance correcte des cellules de la crête neurale, qui engendrent les caractéristiques du visage.
Les variations de pression de l’utérus peuvent augmenter le risque de malformations faciales
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont utilisé des embryons de synthèse issus de souris, de grenouille et d’homme. Ces embryoïdes sont obtenus à partir de cellules souches embryonnaires ou induites, et sont en mesure de reconstituer in vitro les premières étapes du développement embryonnaire. D’après les résultats publiés dans la revue Nature Cell Biology, une augmentation de la pression hydrostatique ressentie par l'embryon peut entraver le développement sain des traits du visage.
Ces premières conclusions suggèrent donc que les variations de pression influencent le risque de malformations faciales. Lorsque les cellules de la crête neurale sont exposées à des niveaux de pression supérieurs à la normale, des perturbations importantes des voies de signalisation cellulaires essentielles surviennent, ce qui augmente considérablement le risque de malformations craniofaciales.
"Nos travaux montrent que les embryons sont sensibles à la pression"
"Lorsqu'un organisme subit un changement de pression, toutes les cellules - y compris l'embryon dans la mère - sont capables de le percevoir (…) Nos travaux montrent que les embryons sont sensibles à la pression, mais nous ne savons pas à quel point ils le sont ; par exemple, un changement de pression à l'intérieur de l'utérus pourra-t-il affecter l'embryon ? Cela nécessitera des recherches supplémentaires pour comprendre comment les changements à l'intérieur du corps ainsi que la pression environnementale peuvent influencer le développement de l'embryon humain", a indiqué Roberto Mayor, auteur principal de l’étude et professeur de neurobiologie développementale et cellulaire à l’UCL.
Selon l’équipe britannique, ces premiers résultats pourraient également être bénéfiques pour la recherche sur les cellules souches. En cause ? Cette étude a observé que le développement et la différenciation, autrement dit le processus de transformation des cellules souches en cellules spécialisées, des cellules souches sont sous l'influence de la pression. La compréhension de ce lien pourrait donc faire évoluer la manière dont les scientifiques manipulent les cellules souches à des fins thérapeutiques.
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