La prématurité augmente la vulnérabilité. Les enfants nés avant 8 mois et demi de grossesse ont plus de risque de souffrir de problème de santé. "Les complications les plus graves concernent principalement le cerveau, les poumons, le tube digestif et l’œil", précise l’Inserm. Pour réduire le risque de trouble pulmonaire lié à une naissance prématurée, les médecins prescrivent à certaines femmes enceintes des corticostéroïdes. Ces médicaments anti-inflammatoires facilitent le développement des poumons du bébé avant sa naissance. Mais des études scientifiques pointaient le risque de problème cardiaque chez les enfants exposés. Dans PLOS Medicine, des chercheurs de l’université d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, prouvent le contraire.
Prématurité : les corticostéroïdes, des médicaments utilisés pour réduire les problèmes respiratoires
Au début des années 1970, des scientifiques néo-zélandais, le professeur obstétricien Graham Mont Liggins et le pédiatre, Dr Ross Howie,ont démontré que deux injections de corticostéroïdes administrées à des femmes enceintes présentant un risque d'accouchement précoce réduisaient de moitié l'incidence de détresse respiratoire chez les bébés et induisaient une réduction significative des décès néonatals. "Il était clair qu'il y avait des bénéfices à court terme, mais les stéroïdes sont des médicaments puissants, et certains ont des effets secondaires graves", prévient Dr Anthony Walters, co-auteur de cette nouvelle étude.
Aucun risque pour la santé cardiovasculaire à long terme
Afin de comprendre les risques à long terme associés à ces médicaments, l’équipe de recherche s’est intéressée à des patients d’une cinquantaine d’années, ayant été exposés au traitement pendant la grossesse. Au total, les chercheurs ont utilisé les données médicales de 424 bébés exposés à ce médicament pendant la grossesse : ils ont été suivis pendant 50 ans. Ils se sont notamment penchés sur la prévalence des facteurs de risque cardiovasculaire (l'hypertension, l'hyperlipidémie, le diabète sucré, le diabète gestationnel ou le prédiabète) et sur l'âge au premier événement cardiovasculaire indésirable majeur (décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde, revascularisation coronarienne, accident vasculaire cérébral, admission pour maladie vasculaire périphérique et admission pour insuffisance cardiaque).
Selon leurs conclusions, il n’y a "aucune conséquence néfaste à long terme sur la santé cardiovasculaire des enfants désormais adultes dont les mères ont reçu des corticostéroïdes parce qu'elles risquaient d'accoucher prématurément". Le Dr Anthony Walters poursuit : "Nous avons prouvé que nous n’avions pas à nous inquiéter. Nous sommes convaincus que même si les bébés prématurés ont toute une série de problèmes de santé à mesure qu’ils grandissent, ceux-ci ne sont pas causés par les stéroïdes."