Des particules fines aux pollens, en passant par les gaz à effet de serre et autres substances nocives, les polluants atmosphériques peuvent contribuer au développement et à l’exacerbation des maladies allergiques telles que l'eczéma, l'asthme ou encore le rhume des foins. C'est ce que confirme une récente étude publiée dans la revue Annals of Allergy, Asthma & Immunology. La raison ? Ils viennent perturber la barrière cutanée, censée protéger notre peau des agressions extérieures.
Un lien entre la pollution de l’air et le développement de l’eczéma chez l’enfant
Pour parvenir à ce constat, les scientifiques du National Jewish Health, un centre de recherche clinique aux Etats-Unis, ont étudié les pathologies individuelles associées à la marche atopique, un terme qui fait référence à la progression des maladies allergiques. Celles-ci commencent souvent dès le plus jeune âge avec une dermatite atopique, plus connue sous le nom d’eczéma du nourrisson. Avec le temps, les enfants finissent ensuite par développer des allergies alimentaires, de l’asthme ou encore du rhume des foins.
En s’appuyant sur des travaux antérieurs, les chercheurs affirment avoir trouvé un lien entre la pollution de l’air (plus exactement la proximité d’un enfant avec des routes à fort trafic) et le développement de l’eczéma. "La peau d'un bébé est sensible aux risques environnementaux car elle continue de se développer et de s'adapter à son nouvel environnement en dehors de l'utérus, rappellent-ils dans un communiqué. Or, les routes très fréquentées peuvent avoir des ramifications néfastes sur la santé de la peau chez les enfants, ce qui augmente le risque de développer une dermatite atopique."
A noter également que le réchauffement climatique et la pollution ont conduit "à une augmentation du rhume des foins, avec des saisons d'allergie plus longues et des plantes plus allergènes". Intensifiés par la pollution, les pollens, par exemple, peuvent non seulement déclencher le rhume des foins, mais aussi de l’eczéma et de l’asthme.
Une perturbation de la barrière cutanée qui contribue aux maladies allergiques
"Les gens sont conscients du lien entre la pollution et les maladies respiratoires, mais nous voulions passer à l'étape suivante et enquêter sur la façon dont le réchauffement climatique endommage notre peau, écrivent les auteurs de l’étude. Nous avons constaté que les polluants peuvent endommager la barrière cutanée et contribuer aux maladies allergiques qui peuvent être transmises aux générations futures."
Si la recherche continue de faire des progrès dans le traitement de ces maladies allergiques chez les enfants, le meilleur moyen de prévenir celles-ci consiste donc à "minimiser l’exposition aux polluants atmosphériques dès leur plus jeune âge". Et ce, en gardant à l’esprit que ces substances toxiques sont présentes non seulement à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur des habitations.