- Le racisme impacte le sommeil et augmente les risques de troubles du sommeil, en raison du stress qu'il provoque.
- Les adolescents sont les plus touchés par le phénomène.
- Les chercheurs recommandent de mettre en place des programmes pour améliorer la qualité du sommeil, car bien dormir permet notamment de limiter les effets néfastes du racisme.
Bien dormir est essentiel pour bien grandir. Cette formule peut paraître simpliste, mais elle n’en est pas moins vraie. Mais en compilant les nombreux travaux menés sur le sommeil, les facteurs qui l’impactent et les discriminations ces dernières années, des chercheurs de l'université Fordham et de l'université de l'Illinois à Urbana-Champaign ont mis en évidence que le racisme impactait le sommeil des adolescents et qu’il était essentiel de le prendre en compte lors de la prise en charge des troubles.
Discrimination : le stress occasionné impacte le sommeil
Dans leur article paru dans la revue Child Development Perspectives, les chercheurs confirment que l’expérience du racisme impacte négativement le sommeil et augmente les risques de troubles du sommeil. La cause : le stress induit par les discriminations. "La discrimination fondée sur l'origine ethnique ou l’origine est une forme de stress, et le stress a été impliqué dans les troubles du sommeil", explique Tiffany Yip, professeure de psychologie à l'Université Fordham et auteure principale de l'article.
Pour l’experte et son équipe, ce lien est particulièrement problématique à l’adolescence et au début de l'âge adulte (18-25 ans) car ce sont des périodes où les discriminations sont plus prononcées, et par ailleurs, critiques pour la santé. "En plus d’être un besoin biologique, la science suggère que le sommeil est également une ressource favorisant le développement. Par exemple, une durée de sommeil suffisante et un sommeil de bonne qualité sont associés à la régulation des émotions, à l’apprentissage et à la consolidation de la mémoire, tous des aspects importants de l’adaptation de l’enfant", rappellent les chercheurs dans leur communiqué.
Ils rappellent qu’il est essentiel d’agir pour contrer les effets néfastes du racisme sur le développement des jeunes. Et selon eux, cela pourrait passer par une amélioration de la qualité du sommeil.
En effet, leur compilation des travaux menés sur le sujet montre que mieux dormir favorise la perturbation des associations temporelles entre le racisme et les effets négatifs sur le développement.
Racisme : améliorer le sommeil pour réduire les effets négatifs
"Plutôt que de demander aux jeunes de dormir “pour faire passer” le racisme, nous préconisons la création de programmes favorisant le sommeil qui présentent des avantages directs sur le plan du développement ainsi que des avantages indirects en perturbant les effets négatifs du racisme", explique Tiffany Yip.
Selon elle, les professionnels de santé et de l’enfance pourraient s’appuyer sur divers outils, notamment des programmes d’hygiène du sommeil en milieu scolaire, des applications pour smartphones et une thérapie cognitivo-comportementale pour aider les adolescents. Ces différents outils aident à améliorer des éléments importants du sommeil, tels que la durée totale du sommeil, la qualité et l’efficacité du sommeil.
"Les enquêtes sur le racisme et le développement des jeunes doivent prendre en compte la santé du sommeil", explique Jinjin Yan, co-auteur de l'article. "L’accent mis sur la santé du sommeil est également prometteur pour atténuer les effets négatifs de la discrimination ethnique et raciale sur le développement de la santé mentale, de la santé physique et des résultats scolaires."