Les femmes ayant survécu à un cancer du sein sont-elles plus à risque de développer une seconde tumeur maligne ? C’est en tout cas ce que suggère une nouvelle recherche de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), qui s’est appuyée sur les données médicales de plus de 600.000 patientes.
Un risque plus élevé de cancer de l’endomètre après un cancer du sein
Cancer féminin le plus fréquent, le cancer du sein survient principalement après 50 ans chez les patientes. Afin de mieux comprendre les mécanismes qui exposent à un second risque de cancer, l’équipe britannique a analysé les données, issues du National Cancer Registration Dataset, de 580.000 femmes et de 3.500 hommes ayant eu une tumeur mammaire maligne diagnostiquée entre 1995 et 2019. Ces travaux ont été publiés dans la revue Lancet Regional Health.
D’après les résultats, les femmes survivantes d’un premier cancer du sein ont un risque double de souffrir d'un cancer du sein controlatéral. C’est-à-dire un second cancer se développant dans l’organe mammaire sain, par rapport à la population générale. Ces patientes ont été également exposées à un risque accru de 87 % de cancer de l'endomètre, de 58 % de leucémie myéloïde et de 25 % de cancer de l’ovaire.
Second cancer : un lien entre l’âge des patientes au moment du diagnostic et le risque accru
Au cours de cette recherche, les scientifiques ont aussi observé que l’âge des participantes a son importance dans le risque de développer un second cancer. Les femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein avant l'âge de 50 ans ont été 86 % plus susceptibles d’avoir un second cancer primaire en comparaison à la population générale du même âge. Quant aux femmes ayant été diagnostiquées après 50 ans, ce risque a été estimé à 17 %.
Cette différence pourrait s’expliquer par le fait qu'un plus grand nombre de jeunes survivantes du cancer du sein peuvent avoir hérité d'altérations génétiques, qui augmentent le risque de cancers multiples, selon les premières hypothèses des responsables de l’étude. Ils ont notamment indiqué que les patientes ayant hérité de modifications des gènes BRCA1 et BRCA2 présentaient un risque accru de cancer du sein controlatéral, de cancer de l'ovaire et de cancer du pancréas.
Autre constat de l’étude : les femmes issues de milieux défavorisés ont un risque accru de 35 % de développer un second cancer primaire par rapport à celles évoluant dans des environnements favorisés. "Il s'agit d'une nouvelle preuve des inégalités en matière de santé dont souffrent les personnes issues de milieux plus défavorisés. Nous devons comprendre pourquoi elles sont plus exposées au risque de second cancer, afin de pouvoir intervenir et réduire ce risque", a souligné Isaac Allen, premier auteur des travaux et doctorant en épidémiologie génétique du cancer à l'université de Cambridge.
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