Neuf plaintes supplémentaires ont été déposées au tribunal de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, par des jeunes femmes qui ont été vaccinées avec Gardasil, le vaccin indiqué dans la prévention des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus dues à certaines infections à papillomavirus humains (HPV). Agées de 18 à 24 ans, elles ont déposé plainte pour « atteinte involontaire à l’intégrité physique et tromperie aggravée ».
Selon l'avocate, Me Camille Kouchner, ces neuf femmes « ont en commun d'avoir contracté des maladies très invalidantes dans les semaines et les mois qui ont suivi la vaccination alors qu'elles n'avaient pas d'antécédents médicaux ». Cinq d'entre elles ont développé la maladie de Verneuil, une le lupus, une autre la maladie de Guillain-Barré, une est victime de myasthénie, et la dernière souffre d'hypersomnie idiopathique.
Les plaintes ne visent pas nommément le laboratoire Sanofi Pasteur MSD qui a lancé en 2006 ce vaccin contre le cancer du col de l'utérus. « Il y a beaucoup d'intervenants et il faut chercher la responsabilité de chacun », a déclaré à l'AFP Me Camille Kouchner. Ces plaintes viennent s’ajouter à celle déposée par Marie-Océane, la première jeune fille à avoir déposé plainte en novembre dernier, qui souffre d’une sclérose en plaques (SEP) à la suite de sa vaccination.
Depuis cette plainte, les autorités sanitaires ont réaffirmé que la balance bénéfice/risque du vaccin était favorable. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rappelle que depuis sa mise sur le marché français en novembre 2006, ce vaccin fait l’objet d’un suivi national renforcé de pharmacovigilance dans le cadre d’un plan de gestion de risque (PGR) national qui complète un PGR européen.
Actuellement, 435 cas d’effets indésirables graves dont 135 de maladies auto-immunes incluant 15 cas de SEP ont été rapportés au réseau national des CRPV (centres régionaux de pharmacovigilance) et au laboratoire concerné pour ce vaccin. Des chiffres à rapprocher des 5 millions de doses du vaccin Gardasil distribuées en France depuis sa commercialisation.
Par ailleurs, les données de la littérature internationale et française ne montrent pas d’augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes ni plus particulièrement de SEP après une vaccination par Gardasil. « Les données de l'Assurance maladie, portant sur une cohorte de près de 2 millions de jeunes filles nées entre 1992 et 1996 et suivies sur une période allant de 2008 à 2010, confirment ces résultats », a précisé l'ANSM.