Une nouvelle recherche indique que le fait d’avoir un chat pendant l’enfance peut considérablement augmenter le risque de schizophrénie.
Chat et schizophrénie : un risque plus que doublé pour les jeunes maitres
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont procédé à une méta-analyse, une technique statistique qui combine les résultats de plusieurs essais scientifiques.
Afin d’analyser toutes les études pertinentes sans restriction de langue ou de localisation géographique, les chercheurs ont interrogé plusieurs bases de données électroniques couvrant les publications de janvier 1980 à mai 2023, dont PubMed-Medline, Embase, CINAHL et Web of Science.
Les chercheurs ont finalement retenu 17 enquêtes provenant de 11 pays : Canada, Éthiopie, Égypte, Finlande, France, Liban, Arabie Saoudite, Tunisie, Turquie, Royaume-Uni et États-Unis.
Après recoupement des données, les chercheurs ont identifié un lien solide : les individus qui avaient été exposés à des chats pendant une période allant du développement prénatal à l'âge de 25 ans présentaient une probabilité accrue de développer des troubles liés à la schizophrénie. Plus précisément, le rapport de cotes non ajusté était de 2,35. Ce qui indique que le risque de développer ces problèmes de santé mentale était plus que doublé pour les personnes ayant vécu avec un chat par rapport à celles qui n’avaient jamais eu ce type d’animal de compagnie. Cette association a persisté même après ajustement de différents facteurs potentiellement confusionnant.
En revanche, la relation entre la possession d'un chat et des expériences psychotiques moins graves que celles liées à la schizophrénie (entente de voix, hallucinations...) n’a pas été clairement établie.
Chat et schizophrénie : de nouvelles études nécessaires
"En conclusion, notre recherche confirme l'existence d'un lien entre la possession d'un chat et les troubles liés à la schizophrénie. Notre domaine doit générer de nouveaux facteurs de risque environnementaux candidats, en particulier ceux qui sont potentiellement modifiables", indiquent les auteurs de l’étude.
"Dans ce contexte, il est nécessaire de réaliser davantage d'études de haute qualité, basées sur des échantillons importants et représentatifs, afin de mieux comprendre si la possession d'un chat peut potentiellement modifier le risque de troubles mentaux", concluent-ils.
Qu'est-ce que la schizophrénie ?
La schizophrénie est une maladie psychiatrique caractérisée par un ensemble de symptômes très variables : les plus impressionnants sont les délires et les hallucinations, souvent associés à un isolement social et des difficultés cognitives.
"Aujourd’hui, une prise en charge adaptée, combinant traitement pharmacologique et psychosocial, permet d’obtenir une rémission durable chez un tiers des malades", indique l’Inserm.