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Transplantation

Deuxième greffe de rein de porc sur l'Homme : qu’est-ce qu’une xénogreffe ?

Par Joséphine Argence

Une seconde greffe de rein de porc a été réalisée sur une patiente vivante aux États-Unis : il s'agit d'une procédure connue sous le nom de xénogreffe. Explications.    

PeopleImages/IStock
MOTS-CLÉS :
Pour la seconde fois, une greffe de rein de porc a été pratiquée sur un humain vivant aux États-Unis.
À l’heure actuelle, aucun signe de rejet n’a été observé après la xénogreffe.
Le porc a été choisi comme espèce donneuse, car ses organes partagent de nombreuses similarités morphologiques et physiologiques avec celles des humains.

Aux États-Unis, Lisa Pisano, âgée de 54 ans, a été la deuxième personne vivante à bénéficier d’une greffe de porc génétiquement modifiée. Elle a également reçu une pompe cardiaque, qui a été implantée dans son thorax au cours d’une première intervention chirurgicale. La patiente souffrait, en effet, à la fois d’insuffisance cardiaque et d’une maladie rénale en phase terminale.

La greffe de rein de porc n’a pas été rejetée par l’organisme de la patiente

L’intervention pour l’implantation de la pompe articulaire s’est déroulée le 4 avril, suivie de la greffe de rein, également appelée xénogreffe, le 12 avril dernier. "Nous avons combiné deux merveilles de la médecine moderne d'une nouvelle façon", a annoncé le Dr. Robert Montgomery, qui a conduit la greffe de rein, pendant une conférence de presse de l’hôpital NYU Langone de New-York. Lors de l’opération, un morceau du thymus du porc a aussi été implanté, pour aider le système immunitaire de la patiente à accepter le tissu étranger.

À l’heure actuelle, l’organisme de la Lisa Pisano n’a présenté aucun signe de rejet. Le médecin a également déclaré qu’il s’agit d’une "nouvelle étape importante dans notre parcours pour faire en sorte que des organes vitaux soient disponibles pour tous ceux en ayant besoin."

La xénogreffe pour faire face au manque d’organes humains

En 2023, plus de 20.000 personnes figuraient sur une liste d’attente pour greffe d’organe en France, selon l’Inserm. Uniquement, 5.636 patients ont pu en bénéficier en raison de la pénurie d’organes ou de "greffons" humains. Pour répondre aux besoins des malades, la communauté scientifique tente de développer la xénogreffe. Cela consiste à transplanter chez des patients humains, parfois de manière transitoire, des tissus ou des organes prélevés à un animal.

Les scientifiques utilisent principalement la biotechnologie afin de produire des animaux génétiquement modifiés dont les organes seront utilisés dans le cadre de xénogreffes. "Depuis 2021, plusieurs xénotransplantations de reins de porcs ainsi modifiés ont été réalisées sur des patients en état de mort cérébrale aux États-Unis (avec l’accord des familles et d’un comité d’éthique). Le porc a été choisi comme espèce donneuse, notamment parce que ses organes partagent de nombreuses similarités morphologiques et physiologiques avec les nôtres", a indiqué l’Inserm.

Lisa Pisano est donc la deuxième personne vivante à bénéficier d’un organe de porc. En mars dernier, Le Massachusetts General Hospital, à Boston, avait annoncé avoir effectué une première greffe de porc génétiquement modifiée sur un patient. Ce dernier se porte toujours bien, selon Leonardo Riella, directeur médical de la transplantation rénale au sein de l’établissement américain.