Certaines pathologies sont plus visibles que d’autres comme les maladies de peau... et cela peut avoir des conséquences sur le bien-être psychologique. Une équipe de la Northwestern University, aux États-Unis, le démontre dans la revue JAMA Dermatology. Ces scientifiques expliquent que les enfants et adolescents atteints d’une maladie dermatologique comme l'acné, l'eczéma ou encore le psoriasis, souffrent de stigmatisation.
Maladie de peau : les enfants sont souvent stigmatisés
"Il s'agit de la première grande étude sur l'impact psychosocial des maladies de peau chez les enfants et les adolescents", précisent les auteurs. Ils ont utilisé un outil récemment créé pour mesurer la stigmatisation chez les enfants. Leurs résultats montrent que 73 % des 1.671 enfants interrogés ont subi une stigmatisation mesurable. Ces derniers souffraient de différentes pathologies cutanées, dont l'acné, l'eczéma, le psoriasis, la pelade (perte de cheveux) et le vitiligo (perte de pigments). "La stigmatisation, c’est-à-dire le fait que quelque chose de faux et de négatif soit rattaché à un individu, peut avoir un effet profond sur la santé mentale des enfants et des adolescents, prévient Dr. Amy Paller, co-autrice de cette étude. Par exemple, un enfant avec des squames sombres sur le corps peut être traité de ‘sale’ par d’autres enfants, ou un enfant ayant un problème de perte de cheveux peut être évité par d’autres enfants qui craignent que la perte de cheveux ne soit contagieuse."
Quelles sont les conséquences des maladies de peau sur la santé mentale ?
À terme, le risque est que le jeune patient perçoit ces critiques comme fondées et intériorise la stigmatisation. "Ces enfants se sentent souvent gênés ou honteux", estiment les auteurs. Ces remarques et critiques ont majoritairement lieu à l'école, ce qui peut nuire à leur scolarité. "Les enfants peuvent avoir des difficultés à se concentrer parce qu'ils sont inquiets à l'école, ce qui affecte leurs performances", constate la dermatologue pédiatrique. Ainsi, les jeunes atteints de maladie de peau ont plus de risque de souffrir de problèmes de santé mentale, dont la dépression ou l’anxiété et d’avoir des difficultés relationnelles avec les enfants de leur âge.
Mais cela peut aussi avoir des conséquences sur leur vie d’adulte. "Ces expériences douloureuses peuvent façonner la personnalité d'un enfant jusqu'à l'âge adulte et éroder sa confiance en lui, affirme le Dr. Paller. Les enfants peuvent sous-estimer leurs capacités et craindre de prendre des risques. Ils ne se sentent pas à la hauteur et cette honte peut les affecter toute leur vie."
Comment limiter l’impact psychologique des maladies de peau ?
Pour la dermatologue pédiatrique, il est primordial de s’intéresser à l’impact de ces maladies de peau sur les plus jeunes. "Les médecins ne doivent pas se contenter de noter les manifestations cliniques observables", prévient-elle.
En parallèle, des traitements adaptés doivent être proposés pour réduire la gravité et la visibilité des maladies de peau. Enfin, le Dr. Paller suggère aux parents d’échanger avec les enseignants pour que ces pathologies soient discutées en classe, et donc mieux comprises par les élèves.