La HAS (Haute Autorité de Santé) vient de publier de nouvelles recommandations concernant l’activité physique et la sclérose en plaques (SEP).
Dans la majorité des cas, la progression de la sclérose en plaques diminue les capacités corporelles des malades.
"Les patients atteints de SEP ont une capacité cardiorespiratoire (endurance) réduite. La force et la puissance musculaires sont diminuées. Ils présentent une fatigue invalidante et ont des délais de récupération plus longs après exercice", indique ainsi l’autorité de santé. "Il est fréquemment retrouvé des altérations de l’intégration des signaux visuels, somatosensoriels et vestibulaires, qui contribuent aux troubles de l’équilibre. Les fonctions cognitives peuvent être altérées", poursuit-elle.
Sclérose en plaques : quels sont les bénéfices de l’activité physique ?
"Dès les phases initiales de la maladie, les patients ont tendance à restreindre ou à arrêter leur activité physique en lien avec une altération de leur condition physique, une fatigabilité et la peur non justifiée de déclencher de nouvelles poussées (fausses croyances)", constatent les experts en santé publique.
Pourtant, "chez les personnes atteintes de SEP, la pratique d’une activité physique a de nombreux effets bénéfiques. Elle améliore la condition physique, l’autonomie et la qualité de vie (capacité cardiorespiratoire, force/puissance musculaires des membres inférieurs, mobilité, équilibre, tolérance à l’exercice)", souligne la HAS. "Au niveau physiologique, l’activité physique aurait aussi tendance à rééquilibrer la balance inflammatoire par une diminution des facteurs pro-inflammatoires et à induire une neuroprotection", ajoute-t-elle.
Sclérose en plaques : la consultation médicale dédiée à l’activité physique est recommandée
La consultation médicale dédiée à l’activité physique chez un patient atteint de sclérose en plaques est donc fortement recommandée. Elle permet :
‒ d’évaluer le niveau habituel d’activité physique et de sédentarité, ainsi que la condition physique et la fatigabilité ;
‒ d’évaluer le handicap et de calculer le score EDSS (Expanded Disability Status Scale) ;
‒ d’informer sur les effets attendus de l’activité physique sur la SEP ;
- de lutter contre les croyances erronées de l’impact négatif de l’activité physique sur la maladie ;
- de motiver le patient à rompre le cercle vicieux du déconditionnement ;
‒ de mesurer le niveau de risque cardiovasculaire, avec si nécessaire la prescription d’un avis cardiologique ;
‒ de rechercher les contre-indications aux activités physiques et d’établir les points de vigilance.
Sclérose en plaques et activité physique : quelles sont les contre-indications ?
Concernant justement les contre-indications, les experts en santé publique écrivent à la fin de leur synthèse que "l’activité physique est contre-indiquée en cas de poussée de SEP à la phase aigue".
"Les activités physiques en milieu aquatique nécessitent des précautions particulières en cas de troubles vésico-sphinctériens non stabilisés", complètent-ils.
Enfin, "les activités physique d’intensité élevée sont à éviter en ambiance chaude. Elles peuvent contribuer à augmenter la chaleur corporelle et l’intensité des symptômes", notent-ils.
Sclérose en plaques : définition et incidence
La sclérose en plaques est une affection caractérisée par une atteinte inflammatoire du système nerveux central qui met en jeu l’immunité cellulaire avec des lymphocytes ciblant des antigènes de la myéline. Son étiologie est multifactorielle, impliquant des causes environnementales et des prédispositions génétiques particulières.
En France, plus de 100.000 personnes sont atteintes de sclérose en plaques. C’est l’affection neurologique la plus fréquente chez le sujet jeune. Elle débute dans 70 % des cas entre 20 et 40 ans et touche préférentiellement les sujets de sexe féminin.
"Dans 85 % des situations, la SEP évolue d’emblée par poussées régressives de symptômes neurologiques bien délimités, séparées par des phases de rémission", conclut la HAS.