Pour lutter contre la hausse des cas d’infections invasives à méningocoques observées depuis plusieurs mois, les autorités sanitaires ont revu le calendrier vaccinal. La mise à jour présentée, le vendredi 26 avril, prévoit l’élargissement de l’obligation vaccinale concernant la méningite pour les enfants de moins d’un an.
Vaccination des bébés : l’obligation étendue aux méningocoques A, B, W, et Y
Si actuellement seul le vaccin contre le méningocoque C est exigé pour les enfants de moins d’un an, l’obligation sera étendue aux méningocoques A, B, W, et Y à partir de début 2025.
"Si le sérogroupe B reste majoritaire, les sérogroupes W et Y ont beaucoup progressé notamment chez les nourrissons et les jeunes. Les souches de sérogroupe W sont très virulentes et entraînent une mortalité deux fois plus élevée que les sérogroupes B et Y", précise la Haute Autorité de Santé dans ses recommandations émises en mars dernier.
Le nouveau plan vaccinal contre la méningite repose sur un vaccin unique ciblant les méningocoques A, C, W et Y. Les bébés auront une dose à 6 mois puis un rappel à 12 mois. Ce vaccin vient "en remplacement de la vaccination dirigée contre le sérogroupe C", précise la HAS.
Le vaccin contre le méningocoque B se fait à part. Pour ce dernier, les injections devront être effectuées aux 3 mois, 5 mois et 12 mois de l’enfant.
Infections invasives à méningocoque : une recrudescence importante des cas
La révision du calendrier vaccinal concernant les méningocoques survient alors qu’une forte recrudescence des cas a été enregistrée en 2023.
"La saison hivernale 2022-2023 a été marquée par un pic précoce et très élevé de cas d’infections invasives à méningocoque (avec notamment 89 cas en décembre 2022 et 80 cas en janvier 2023). Le nombre mensuel de cas s’est maintenu à des niveaux élevés pendant tout le premier semestre 2023 avant de revenir à des niveaux comparables aux années pré-pandémiques à partir du second semestre", explique Santé Publique France dans son bilan 2023, publié le 9 avril dernier.
Au total, 560 cas ont été déclarés en 2023. Cela représente une augmentation de 72 % par rapport à 2022. Parmi eux, 44 % étaient liés au sérogroupe B, 29 % au sérogroupe W et 24 % au sérogroupe Y.
Les infections invasives à méningocoque - principalement causées par les bactéries des sérogroupes A, B, C, W et Y - peuvent provoquer des troubles graves comme une méningite ou une septicémie. Le taux de mortalité de cette maladie est élevé, atteignant 10 %. Par ailleurs, un patient sur cinq garde des séquelles durables.