On lui prête des vertus santé notamment parce qu’il a une puissance anti-inflammatoire du larynx et du pharynx, et qu’il permet d’accélérer la cicatrisation des plaies et des brûlures, et pourtant, le miel peut aussi être responsable d’un mal très grave chez le nourrisson : le botulisme infantile.
Botulisme infantile : une infection potentiellement mortelle
Le botulisme infantile est une maladie rare qui survient chez les enfants âgés de moins d’un an. “Affectant le système nerveux, cette maladie est provoquée par les spores d’une bactérie (Clostridium botulinum) contenues dans les poussières, dans certains sols, mais aussi dans le miel, qui reste la seule source identifiée d’exposition alimentaire à cette bactérie, en l’état actuel des connaissances”, détaille l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES).
L’un des premiers symptômes est la constipation. “D’autres symptômes décrivent un état de faiblesse générale : faible réflexe de succion, irritabilité, manque d’expression faciale, et perte de contrôle des mouvements de la tête. La paralysie du diaphragme peut toutefois entraîner des troubles respiratoires, nécessitant d’urgence une prise en charge médicalisée.” Dans la plupart des cas, le botulisme infantile nécessite une hospitalisation très longue sous assistance respiratoire, permettant de réduire les cas mortels.
Miel : un système immunitaire trop faible en dessous de l’âge d’un an
Si l’enfant de moins d’un an est particulièrement sensible à cette bactérie, c’est parce que son système immunitaire n’est pas encore tout à fait prêt pour se défendre contre les microbes. “S’il consomme du miel contaminé par des spores de C. botulinum, celles-ci peuvent se développer dans l’intestin, et y produire une toxine responsable de la maladie.” Une fois l’âge d’un an passé, son organisme est capable de détruire les spores, éliminant tout risque d’infection.
Alimentation : éviter le miel cru ou transformé
“Je recommande généralement d’éviter tout miel, qu’il soit transformé ou cru, pour les bébés, même en tant qu’ingrédient dans les aliments cuits au four et transformés, conseille le Dr Churbock de la clinique de Cleveland. Parce que les spores de Clostridium botulinum sont relativement résistantes à la chaleur.” Si avant un an, bébé consomme encore beaucoup de lait maternel ou maternisé, la diversification alimentaire débute à ses quatre mois, le rendant petit à petit exposé au risque d’ingérer du miel. Il convient donc de ne lui proposer aucun aliment dont vous ne connaissez par la recette exacte, notamment lorsqu’il s’agit de pâtisseries.