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Trouble du rythme cardiaque

Fibrillation atriale : un outil simple pour diagnostiquer le risque d’AVC

Par Marie Martin

Quatre critères permettent d'identifier les patients à risque de fibrillation atriale, un trouble du rythme cardiaque augmentant le risque d’accident vasculaire cérébral.  

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La fibrillation atriale est un trouble fréquent du rythme cardiaque.
Sans traitement, elle est susceptible d'entraîner un accident vasculaire cérébral.
Des chercheurs ont mis en place un outil simple pour diagnostiquer les patients à risque de développer une fibrillation atriale dans les trois prochaines années.

Selon l’Académie nationale de médecine, la fibrillation atriale est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. Cela correspond à une accélération du cœur qui se met à battre à un rythme irrégulier. Si elle n'est pas traitée, elle peut provoquer une insuffisance cardiaque ou accélérer l’apparition de certaines affections. "La fibrillation atriale favorise la formation de caillots de sang dans les oreillettes du cœur", indique l’Assurance Maladie. Cela augmente le risque d’accident vasculaire cérébral. Des chercheurs de l’université britannique d’East Anglia, estiment que la fibrillation atriale peut multiplier par cinq le risque d’AVC. Pour diminuer celui-ci, ils ont développé un outil capable d'identifier les personnes à risque de développer cette arythmie. Les conclusions de leur étude sont parues dans European Journal of Preventive Cardiology. 

Facteurs de risque de fibrillation atriale : comment les identifier  

"Il est très important d'identifier qui présente un risque élevé et est plus susceptible de développer une fibrillation atriale, indique professeur Vassilios Vassiliou, cardiologue et auteur principal de cette étude. En effet, cela nécessite un traitement spécifique avec des anticoagulants pour réduire le risque d’accidents vasculaires cérébraux." Mais pour traiter la fibrillation atriale, il faut d’abord la repérer. Les scientifiques ont collecté les données médicales de plus de 300 patients anglais, ayant souffert d’un accident vasculaire cérébral inexpliqué. "Nous avons déterminé combien de ces patients souffraient de fibrillation atriale jusqu'à trois ans après leur accident vasculaire cérébral, ajoute le professeur Vassiliou, et avons ensuite effectué une évaluation approfondie pour identifier s'il existe des paramètres spécifiques d'identification de la fibrillation atriale." En particulier, ils ont utilisé les données habituellement collectées après un accident vasculaire cérébral : contrôle du rythme cardiaque par le biais d'un suivi prolongé avec un petit dispositif implantable appelé enregistreur en boucle, échographie du cœur, ou échocardiogramme. 

Un outil simple pour le diagnostic des personnes à risque de fibrillation atriale

Grâce à ces travaux, quatre facteurs ont été identifiés : un âge avancé, une tension artérielle diastolique plus élevée et deux critères associés à la coordination et au fonctionnement de la cavité supérieure gauche du cœur. Ces différents éléments étaient "systématiquement présents chez les patients souffrant de cette arythmie", précise le cardiologue. "Nous avons ensuite développé un modèle qui peut être utilisé pour prédire qui présentera une fibrillation atriale au cours des trois prochaines années et sera donc exposé à un risque accru d’accident vasculaire cérébral dans le futur." Selon lui, l’outil est très simple à utiliser et donc accessible à tous les professionnels de santé. "Et cela peut potentiellement aider les médecins à fournir un traitement plus ciblé et plus efficace à ces patients", a-t-il suggéré.