- La céphalée de Horton, appelée également algie vasculaire de la face, provoque d'importants maux de tête, souvent accompagnés d'autres symptômes.
- Les crises durent entre 15 minutes et 3 heures, elles surviennent généralement sur une période de 1 à 3 mois, puis disparaissent pendant plusieurs mois voire plusieurs années.
- Les femmes sont sous diagnostiquées alors que leurs symptômes sont plus importants que ceux des hommes.
Une crise de céphalée de Horton, une pathologie aussi appelée algie vasculaire de la face, dure entre quinze minutes et trois heures. Cette maladie rare se caractérise par d'importants maux de tête, d’un seul côté, souvent accompagnés d’un nez bouché ou qui coule, et parfois d’un affaissement de la paupière, d’un larmoiement et d’une rougeur du visage. Selon le Manuel MSD, “les céphalées surviennent en général sur une période de 1 à 3 mois, suivie d’une période de plusieurs mois ou années sans céphalée”.
La céphalée de Horton est mal diagnostiquée chez les femmes
La céphalée de Horton est souvent décrite comme une affection plus répandue chez les hommes. Cependant, selon deux études publiées dans la revue Neurology, les femmes atteintes par cette pathologie seraient plus susceptibles que les hommes d'être gênées dans leur vie quotidienne. Les périodes de douleurs seraient plus longues et plus régulières. Les femmes prendraient également plus de médicaments et seraient plus souvent absentes de leur travail pour cette raison.
“Souvent, l'algie vasculaire de la face est encore mal diagnostiquée chez les femmes, peut-être parce que certains aspects peuvent être similaires à la migraine, indique Andrea Carmine Belin, auteur de ces travaux. Il faut que les médecins soient conscients de la façon dont le trouble se manifeste différemment chez les hommes et les femmes afin que le traitement le plus efficace puisse être administré le plus rapidement possible.” En effet, les médecins feraient trois à cinq fois plus de diagnostics de cette pathologie chez les hommes que chez les femmes.
Pour déterminer la différence entre les deux sexes, les chercheurs ont étudié les données de 874 participants souffrant de la céphalée de Horton. Ils ont répondu à un questionnaire sur leur mode de vie, leurs symptômes et leurs traitements. Ainsi, les résultats ont défini que deux fois plus de femmes souffraient de la variante chronique de cette maladie, ce qui signifie qu'elles n'avaient pas de symptômes moins de trois mois dans l’année. "Les hommes et les femmes rapportent le même niveau de douleur, mais comme les périodes de douleur des femmes ont tendance à durer plus longtemps, leur vie quotidienne est également plus impactée", précise Andrea Carmine Belin.
"Ce qui est frappant, c'est que presque toutes les femmes souffrant d'algie vasculaire de la face présentent une comorbidité, ce qui renforce l'idée que ces femmes souffrent gravement, ajoute Christina Sjöstrand, l’une des autrices de l’étude. Nous supposons que cela affecte leur capacité à travailler et il est important pour le bien de l'individu et de la société qu'elles soient aidées sous forme de traitement (...), de suivi et de soutien."
Plus de symptômes de la céphalée de Horton chez les femmes
Les chercheurs ont également constaté que les femmes présentaient plus de symptômes que les hommes : paupières tombantes (61 % contre 47 %), agitation (54 % contre 46 %), troubles du sommeil, crises nocturnes. Par ailleurs, 15 % des femmes, contre seulement 7 % des hommes, ont un parent qui souffre de la céphalée de Horton.
"Il est difficile de dire ce qui est à l'origine de ces différences, mais ce que nous constatons, c'est que les femmes (...) ont tendance à présenter une variante plus grave de la maladie et qu'il est temps d'arrêter de penser à l'algie vasculaire de la face comme étant à prédominance masculine”, développe Caroline Ran, spécialiste de recherche au Département de neurosciences du Karolinska Institutet.
Autre différence entre les deux sexes : de nombreuses femmes souffrant de la céphalée de Horton avaient également au moins une autre maladie. Ainsi, 96 % des femmes parmi les 3.240 patients atteints d'algie vasculaire de la face en Suède en 2010, avaient au moins une autre pathologie, contre 90 % des hommes. De plus, les femmes ont pris plus de jours de congé et sont plus souvent parties en retraite anticipée.
"Ce qui est frappant, c'est que presque toutes les femmes souffrant d'algie vasculaire de la face présentent une comorbidité, ce qui renforce l'idée que ces femmes souffrent gravement, précise Christina Sjöstrand, l’une des autrices de l’étude. Nous supposons que cela affecte leur capacité à travailler et il est important pour le bien de l'individu et de la société qu'elles soient aidées sous forme de traitement (...), de suivi et de soutien."