En France, 122.810 cas de sclérose en plaques ont été identifiés en 2021, ce qui correspond à 181,1 cas pour 100.000 habitants avec un rapport de 2,4 femmes touchées pour 1 homme. Cette prévalence ne cesse d’augmenter dans le monde depuis les années 90, notamment grâce au meilleur diagnostic.
SEP : “une maladie à conséquence neurologique dont l’origine est immunitaire”
“La sclérose en plaques est une maladie à conséquence neurologique dont l’origine est immunitaire, nous explique Pr Pierre Labauge, neurologue au CHU de Montpellier et membre du réseau FCRIN4MS. Elle repose sur l’activation des voies inflammatoires, lymphocytes B et lymphocytes T, entraînant une activation immunitaire et ayant, sur le plan lésionnel, une démyélinisation itérative.” Cette démyélinisation entraîne sur le plan clinique une perte de fonction, et ainsi, des signes neurologiques de focalisation, un déficit moteur, des troubles de la sensibilité, des troubles urinaires et des troubles de l’équilibre.
La présence de ces symptômes, qui peuvent survenir sous forme de poussée, amène généralement à consulter rapidement un médecin traitant qui pourra ensuite orienter le patient vers un spécialiste afin d’effectuer des examens d’imagerie par résonance magnétique (IRM).
Les lésions de sclérose en plaques sont visualisées grâce à l’IRM
“L’IRM permet de visualiser les lésions de sclérose en plaques qui se sont formées dans le système nerveux central, nous dit Pr Céline Louapre, neurologue à la Pitié Salpêtrière et co-coordonatrice du réseau FCRIN4MS. Leur aspect et leur distribution sont généralement assez typiques, ce qui permet dans une grande partie des cas de confirmer le diagnostic uniquement avec l’historique des symptômes, l’examen clinique et l’IRM du cerveau et de la moelle épinière.”
Ce bilan diagnostic est souvent complété par une ponction lombaire. “Elle permet d’analyser le liquide cérébro-spinal qui circule autour du cerveau et de la moelle épinière, car la présence de pics d’immunoglobulines peut venir conforter le diagnostic, et son analyse permet aussi d’éliminer des diagnostics alternatifs”, ajoute la spécialiste.
“Lors du suivi, l’IRM cérébrale et médullaire permet de détecter l’apparition de nouvelles lésions de sclérose en plaques, alors même qu’il n’y a pas forcément de nouveaux symptômes. Cela permet d’adapter le traitement de fond pour contrôler au mieux la maladie. Cependant chez les patients avec une sclérose en plaques d’évolution progressive, le handicap neurologique peut s’aggraver sans nouvelle lésion visible, car les mécanismes de neurodégénérescence sont des mécanismes microscopiques, non visibles à l’échelle de l’IRM standard.”