Trois personnes de 65 à 75 ans sur dix souffrent d’arthrose du genou. La maladie, aussi appelée gonarthrose, est causée par une usure puis une destruction du cartilage, provenant d’un excès de pression sur ce dernier. Actuellement, le diagnostic du trouble se confirme par des radiographies du genou. Mais lorsque ce dernier survient, la maladie est déjà installée. Une équipe de Duke Health a mis au point un test sanguin qui permet de la détecter beaucoup plus : au moins huit ans avant les signes sur les radios.
La découverte fait l’objet d’un article paru dans la revue Science Advances le 26 avril 2024
Arthrose du genou : des biomarqueurs permettent de la détecter 8 ans plus tôt
Dans des études précédentes, l’équipe avait identifié des biomarqueurs de l'arthrose dans le sang. Ce qui lui avait permis de développer un test. Lors des premiers essais, ce dernier avait démontré une précision de 74 % dans la prédiction de la progression de la gonarthrose et une précision de 85 % dans son diagnostic.
Face à ces résultats prometteurs, les chercheurs ont décidé de poursuivre leurs travaux pour perfectionner les capacités prédictives du test puis ont réalisé une autre expérience. Cette fois-ci, ils l’ont utilisé pour analyser le sérum de 200 femmes blanches. La moitié d’entre-elles souffraient d’arthrose du genou et l’autre non.
Lors des analyses, les scientifiques ont découvert qu'un petit nombre de biomarqueurs permettaient de distinguer avec succès les patientes atteintes de gonarthrose de celles qui n'en souffraient pas. Ces signaux moléculaires de l'arthrose du genou étaient détectables dans le sang huit ans avant que la maladie ne soit visible par radiographie, selon leurs données.
Test sanguin : détecter l'arthrose à un stade précoce pour éviter les dommages
Pour les auteurs de l’article, le test sanguin a un avantage par rapport aux outils de diagnostic actuels de l’arthrose du genou : il repère la maladie avant qu’elle n'ait provoqué des dommages structurels à l'articulation.
"Ce que notre test sanguin démontre, c'est qu'il est possible de détecter cette maladie beaucoup plus tôt que ne le permettent nos diagnostics actuels", ajoute l'auteure principale, Dr Virginia Byers Kraus dans un communiqué. "C'est important, car cela fournit davantage de preuves qu'il existe des anomalies dans l'articulation qui peuvent être détectées par des biomarqueurs sanguins bien avant que les rayons X ne puissent détecter l'arthrose", ajoute-t-elle.
Pour elle, détecter l'arthrose à un stade précoce "pourrait constituer une 'fenêtre d'opportunité' permettant d'arrêter le processus pathologique et de restaurer la santé des articulations".