- Entre 2014 et 2020, les centres antipoison ont enregistré plus de 20.000 cas d’intoxication accidentelle par an chez les moins de 15 ans.
- Les intoxications par du cannabis étaient responsables "de 23 % des admissions en réanimation" chez les enfants de moins de six ans.
- L’ingestion de piles-boutons étaient à l’origine de 6 % des cas graves d’intoxications accidentelles pédiatriques.
Produits de nettoyage et d’entretien, médicaments, monoxyde de carbone… Ce sont les causes les plus fréquentes d’intoxications accidentelles chez les jeunes enfants. Cependant, une hausse inquiétante d’enfants hospitalisés après avoir inhalé ou ingéré du cannabis a aussi été enregistrée. C’est ce qu’a récemment révélé le dernier état des lieux publié par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
Le cannabis, "la première cause des admissions en réanimation pour intoxication" chez les jeunes enfants
Dans ce rapport, elle a utilisé différentes bases de données sanitaires pour dresser un panorama des intoxications accidentelles chez les moins de 15 ans entre 2014 et 2020 en France. Selon les sources, chaque année, plus de 20.000 cas d’intoxications accidentelles pédiatriques sont enregistrés par les Centres antipoison. En ce qui concerne les passages aux urgences, ce sont environ 9.100 cas par an. Au total, près de 3.800 hospitalisations ont été recensés chaque année dans l’Hexagone. Enfin, environ 6 décès par an ont été rapportés.
Selon l’Anses, les intoxications par les drogues, dont le cannabis, ne sont pas en tête, mais de plus en plus fréquentes et graves. "Elles étaient à l’origine de 7 % des hospitalisations pour intoxication des enfants de moins de six ans, mais de 23 %, soit la première cause, des admissions en réanimation pour intoxication pour cette même tranche d’âge." Les cas ont aussi augmenté chez les bébés de moins d’un an dans la période de temps analysée, plus précisément de 9 % des hospitalisations pour intoxication en 2014 à 16 % en 2020.
Intoxications pédiatriques : les piles-boutons sont à l’origine de 6 % des cas graves
Autre cause d’intoxications accidentelles pédiatriques qui inquiètent les autorités sanitaires : l’ingestion de piles-boutons. Ces petits objets ne représentaient que 1 % des intoxications enregistrées par les Centres antipoison, mais ils étaient à l’origine de 6 % des cas graves. "Dix-neuf enfants avaient avalé une pile bouton, dont un finalement décédé d’une perforation de l’œsophage et de l’aorte. Un autre enfant avait ingéré une bille d’eau, à l’origine de complications digestives et de son décès. Pour ces deux décès, l’ingestion du corps étranger était passée inaperçue au moment de l’accident, ce qui avait retardé la prise en charge médicale."
"La fréquence et la gravité des intoxications accidentelles pédiatriques, dans toute leur diversité, encouragent à poursuivre et même à renforcer la communication vers le grand public, surtout vers les jeunes parents et les professionnels de l’enfance, pour ne pas sous-estimer certains risques et pour réduire le nombre d’accidents", a conclu l’Agence.