La psilocybine aurait un vrai potentiel pour soigner les symptômes dépressifs, d’après une nouvelle étude publiée par The BMJ.
Dépression et psilocybine : 436 personnes inclues dans l'analyse
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont synthétisé les résultats de sept essais impliquant 436 participants souffrant de dépression (52 % de femmes). Les évolutions des symptômes dépressifs ont été mesurés à l'aide d'une méthode statistique appelée "g de Hedges". Un "g de Hedges" de 0,2 indique un petit effet, 0,5 un effet modéré et 0,8 ou plus un grand effet.
Ils ont inclus des études où la psychothérapie était présente à la fois dans les conditions expérimentales et dans les conditions de contrôle, afin que les effets de la psilocybine puissent être distingués de ceux de la psychothérapie.
Résultats : fort d’un "g de Hedge" de 1,64, l’amélioration concernant les symptômes dépressifs était significativement plus importante après un traitement à la psilocybine qu'avec d’autres types de substances (placebo et vitamine B).
La psilocybine s'est révélée efficace pour réduire les symptômes de la dépression après une ou deux doses, avec peu d'effets secondaires et sans enclenchement d’une dépendance.
Les chercheurs estiment que leurs résultats sont encourageants, mais que "des analyses supplémentaires sont nécessaires pour clarifier les facteurs qui maximisent le potentiel de la psilocybine".
En effet, les études publiées à ce jour n'ont pas examiné les facteurs susceptibles de modérer les effets de la psilocybine, notamment le type de dépression, l'utilisation antérieure de psychédéliques ou encore leur dosage.
Dépression et psilocybine : où en est la recherche ?
La dépression touche environ 300 millions de personnes dans le monde et constitue un problème de santé publique majeur.
La psilocybine, issue de champignons hallucinogènes du genre Psilocybe, agit sur les récepteurs de la sérotonine. De ce fait, elle induit une altération profonde des perceptions et de la conscience. "L’expérience psychédélique qui en résulte est réputée pour dissiper une dépression, un stress ou une addiction", indique l’Inserm.
"De fait, la recherche sur les psychédéliques dans le domaine de la psychiatrie est née aux États-Unis dès la fin des années 1940, et a été très prolifique jusqu’au milieu des années 1960. Mais après l’interdiction, en 1970, des drogues récréatives outre-Atlantique, elle a sérieusement marqué le pas. Depuis une vingtaine d’années, elle connaît malgré tout une renaissance", retrace le centre de recherche.