« Trop c’est trop. Arrêtez de gaspiller votre argent avec des vitamines et des compléments alimentaires ». Les auteurs de l’éditorial paru dans la revue Annals of internal medicine n’ont pas pris de pincettes pour commenter les trois études portant sur les compléments alimentaires et les suppléments vitaminiques, qui viennent de paraître. Il faut dire que la conclusion de tous ces travaux est sensiblement la même : « Les études publiées dans cette édition ainsi que les études antérieures ne montrent pas de réel bénéfice pour la santé. »
La première étude visait à évaluer l’intérêt de la supplémentation en vitamines et en minéraux chez des personnes sans carence vitaminique, n’ayant eu ni accident cardio-vasculaire, ni cancer. Résultat : les bénéfices sont très légers, « à la limite de la signification statistique » dans le cancer, et seulement chez les hommes. Concernant les maladies cardiovasculaires, aucun effet n’a été mesuré.
La deuxième étude portait sur 1708 patients âgés de 50 ans et plus ayant eu un infarctus au moins six semaines plus tôt. Là encore, une haute dose de vitamines (28 vitamines par jour) n’a pas réussi à réduire les récidives de maladies cardiovasculaires et à faire mieux que le placebo.
Enfin, la troisième et dernière étude visait à mesurer l’intérêt d’une prise quotidienne de vitamines sur le déclin des fonctions cognitives. Conduite chez près de 6000 hommes de plus de 65 ans, elle n’a pas réussi à mettre en évidence un quelconque intérêt.
Le syndicat des industriels de la supplémentation alimentaire n’a pas tardé à réagir. Ils précisent dans un communiqué que des études précédentes ont montré que la supplémentation vitaminique était efficace dans la réduction du risque de cataracte. Ils indiquent par ailleurs que la supplémentation en vitamines ne peut, à elle seule, prévenir les maladies. Elle n’est qu’un élément d’un style de vie sain.